C’était à Berlin à la Neue Nationalgalerie où se trouve actuellement une centaine de pièces de différentes périodes de Richter.
Il quitte la DDR en 1961, donc 20 ans avant mon départ vers l’ouest, nous ne sommes pas de la même génération, mais visiblement nous étions impressionnés par Pollock ou Fontana de la même façon. Sans doute aussi dégoûtés de la vision de l’art au service de l’État et du réalisme socialiste.
J’ai toujours aimé de connaître la vie des artistes, sans cela il est difficile de se faire une idée sur leur démarche.
Ce qui me plaisait chez Richter, c’était le fait d’aller souvent à contre-courant. Son tableau Emma (référence au célèbre Nu descendant de l’escalier de Marcel Duchamp) a été d’ailleurs très mal accueilli par les critiques, en pleine admiration pour tout art conceptuel, ce tableau a été un ovni.
Puis, il sait tout faire et cela compte aussi pour moi.
Quand on a montré partout des tableaux ultracolorés des Nouveaux Fauves, il peint des bougies et des crânes. Rien que pour cette liberté, il m’a toujours plu. Et puis, il n’a jamais mâché ses mots et a souvent apporté une note absurde à son travail.
J’ai enfin pu regarder en vrai ses tableaux abstraits que je n’étais pas certaine de trouver à mon goût. Et là, une surprise incroyable. Une vibration de telle puissance que je n’ai jamais vu rien d’équivalent. Je n’ai pas compris ce qui arrivait à ma vision. J’ai demandé si les autres qui étaient là avec moi ressentaient aussi cela, ou si j’ai un souci avec mes yeux !
Et pourtant, ce n’était pas un Vasarely et de l’art optique !
Franchement, je suis sortie sonnée, mais heureuse. Il est impossible de présenter ses tableaux décemment en photo, j’ai juste pris quelques détails pour mémoire, mais ce n’est pas du tout représentatif du travail.
Il est désormais l’artiste vivant le plus inabordable (ou parmi les plus chers) du monde et je suis contente pour lui.
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