Je ne suis pas pédagogue, mais un éternel élève-cumulard et désormais presque senior.

Actuellement, je suis quatre approches pédagogiques différentes dans plusieurs ateliers d’art. J’aime bien changer de professeur, car je sens que chacun me fait progresser dans une autre direction.

Mais être professeur d’art est un métier bien compliqué. Comment ne pas juste imposer son style de peinture et ses propres préférences à son élève? Le fait d’être un artiste confirmé, est-il suffisant pour enseigner? D’avoir un regard critique averti, garantit-il de faire progresser un peintre dans sa propre voie sans le décourager?

Comment ne pas se laisser décourager? Jusqu’où l’élève doit -il résister?
Pourquoi se former à la peinture et comment chercher sa voie?

J’ai pensé intéressant d’écrire mes trois ‘méthodes’ actuelles qui me font réfléchir sur mon travail. Je sais que je dois affirmer mon style. Inversement, il est difficile de s’extraire de ce qu’on est.

Le besoin de se former et de s’entraîner régulièrement est sans doute lié au degré de mon exigence face à tout ce que j’entreprends dans la vie. Un bon sportif s’entraîne. On n’est pas non plus un maître pâtissier, parcequ’on a réussi une bonne tarte une fois.

Rechercher l’approbation des professeurs?

Je me pose souvent la question suivante. Ma production, doit-elle plaire à tous mes professeurs d’art?

Il est évident, qu’ils ont un regard averti et très utile.

Cela peut devenir aussi un piège, si la formation est trop intrusive. Il est donc important de bien sélectionner ses professeurs et si possible d’en avoir plusieurs. Puis, parfois aussi sortir de sa zone de confort et d’en changer. Le but est de trouver sa voie, pas de devenir un apôtre.

Affirmer ce qu’on est réellement?

Je suis une personne de nature bavarde, excessive, archi-curieuse. Je suis boulimique de nouvelles techniques et j’aime expérimenter. J’aime dans la vie ce qui est complexe et je fuis globalement la facilité.
Je peux aussi inversement m’enfermer et rester seule. Je peux me concentrer facilement sans voir ce qui m’entoure.

Ma nature va nécessairement influencer mon expression créative.
Par exemple , je peux parfois « rentrer » dans un dessin pendant des heures pour le rendre presque incompréhensible pour les autres en ajoutant des quantité d’éléments pour l’enrichir le plus possible.

J’ai besoin que mes professeurs me laissent au fond être ce que je suis. Cela consiste donc à ne pas corriger absolument ‘tous mes défauts’. Pourquoi au contraire de ne pas m’aider à les affirmer?


Comment évaluer son travail? Ma peinture doit-elle plaire à beaucoup de personnes? Doit-elle se vendre?

Une alternative consiste à devenir un artiste commercial, comme l’est par exemple, un graphiste publicitaire. Dans la pratique de la création publicitaire, on apprend à plaire à une cible large. Dans ce métier, on évite même des créations trop « segmentantes ». Pour comprendre le jargon : « la création qui limite la cible potentielle d’achat à un trop petit segment pas assez rentable ».

S’adapter au goût de la cible, du segment visé par la création, voilà le travail du graphiste publicitaire.
Une option consiste aussi à se lancer dans la peinture « home déco ».

C’est une tendance très prisée par les artistes des galeries parisiennes de location à la semaine. On y loue des cimaises pour s’auto-exposer. L’artiste invite ensuite son carnet d’adresse pour le vernissage.

Pour vendre, il faut donc étudier la taille moyenne des murs des chambres à coucher du ladite carnet d’adresses. S’informer des couleurs à la mode des canapés. Les années où le motif est végétal, il faut peindre les feuilles…L’année du Japon, il faut faire l’encre de Chine. Ou d’avoir de très bon copains avec l’argent facile qui achètent juste pour vous faire plaisir. Idéalement, il faut qu’ils aient des murs vides un peu partout.

art graphique
Lorsque la couleur taupe envahit l’habitat, la home déco doit s’adapter.

Ces directions possibles sont tout à fait honorables. C’est difficile de sentir le marché et de produire ce qui se vendra.

Je viens de cet univers, mais je ne compte pas y retourner. J’ai passé 40 ans dans le commerce, le marketing et la communication. Mais, désormais, je pense savoir faire un peu la différence entre une approche d’artiste et ce que je viens citer ci-dessus.

Les goûts et les couleurs et l’inspirations.

Mes inspirations sont liées également à mes goûts personnels et mon caractère.

Ainsi, l’art minimaliste n’est pas pour moi. Mark Rothko est sur mon échelle de valeur personnelle pas loin de l’imposteur.
Kazimir Malevitch est mon ennemi juré. Et tous les peintres « de carrés monochromes ». Ou encore des « conceptuels » qui ont besoin d’un livre entier ou d’une tribune pour expliquer leurs oeuvres abscons. Je n’aime pas non plus les artistes qui répètent inlassablement toute leur vie le même truc…Même si leur idée, sans doute à la base originale, se vend si bien.

Pourtant, j’aime les tableaux géométriques de Richard Diebenkorn qui passait trois heures avant d’ajouter une ligne à sa peinture. J’aurais voulu savoir peindre une grande partie de ses oeuvres. Alors, la preuve que ce n’est pas si simple de comprendre ses propres goûts. Pourquoi je suis touchée à la fois par Bonnard, Schiele , Matisse, Diebenkorn, Pollock et même Lyonel Feininger . Et pourquoi j’évite toute discussion sur Gauguin et Basquiat pour ne pas se fâcher avec des amis.

Globalement, il y a un paquet d’artistes qui ne me touchent pas. Il en reste ainsi des milliers qui m’intéressent. Ils font un travail difficile. Celui de trouver leur propre forme d’expression. Je peux aimer ou pas, mais j’apprécie cet effort honnête.

Personne n’a le même degré d’exigence. Je trouve que parfois certains artistes s’arrêtent trop vite. Sont-ils trop vite satisfaits ou s’agit-il d’un besoin alimentaire? Le circuit de galeries peut aussi être un frein à l’évolution et au changement.


Enfin revenons au sujet du post. Comment chercher son propre style avec un professeur.

Gestion de la relation à soi et à l’enseignant.

Je suis impatiente. Et pourtant, ma pugnacité me permet aussi de rester des heures sur une toile à fignoler.
Ma démarche artistique n’est donc ni stable, ni limpide. Elle est à mon image, parfois trop chargée, souvent complexe et surtout très éclectique. Signe d’immaturité et de manque de style personnel pour certains.

Ou s’agit-il inversement de mon besoin extrême de liberté qui se mue parfois en rébellion? J’hésite moi-même et mes enseignants sans doute s’interrogent également sur ce point.

De plus, je déteste la docilité. Appliquer des consignes sans les questionner ou transgresser me fait mal.
Mais, j’ai aussi besoin de sentir un certain degré de maîtrise technique dans la peinture ou dans un dessin. Sinon, je considère facilement le travail comme une imposture.

Par conséquence, j’oscille sans cesse entre deux extrêmes. Un besoin d’approfondir ma maîtrise technique et cultiver mon envie de détail et de quantité. Et d’autre part, une envie profonde de liberté et de transgression.

J’ai besoin pour cela du regard avisé de l’enseignant.

Je joue en effet parfois avec le hasard. Il m’arrive aussi de barbouiller avec des gestes violents et amples lorsque mon énergie déborde. Ou, lorsque je suis en colère contre moi-même. Ma démarche est ainsi tantôt trop libre, tantôt trop maîtrisée. Et là, je n’aime pas du tout qu’on me contrarie. Si j’ai envie de faire « du n’importe quoi », c’est sans doute que cela peut aussi mener vers autre chose et que j’en ressens le besoin.

Ce n’est pas donc facile à s’y retrouver pour un enseignant. Je compatis.

Finalement, je pratique des approches de formation diamétralement opposée pour m’exercer dans mes goûts extrêmes. Voilà trois exemples pédagogiques. Et les trois me conviennent !

Stage de peinture de l’atelier du Lunain : « Faire des bêtises sérieusement »

Je reviens d’un stage de mon principal atelier (Lunain) avec sa démarche originale et créative. Une approche sur mesure orchestrée par nos deux professeurs Claudie et Stéphanie. Expérimentées et très impliquées depuis une vingtaine d’années. Nombreux élèves sont de fidèles participants depuis des années. Ce stage a été préparé depuis des mois. Un investissement important et ad hoc. Aucun stage ne se ressemble, rien n’est ‘du réchauffé.’ Un travail de pros.

Mais, au fond, les principes et la démarche subjacents de l’atelier sont là. Le but est de libérer le geste, la créativité, sortir du carcan du contrôle et de l’intention. Puis, petit à petit, savoir reprendre le contrôle.

Le contrôle d’abord, puis ‘bêtises » : La tasse et sa « destruction » : cacher, couvrir, effacer…

Les exercices vont dans les deux directions. On lâche, ensuite on maîtrise. Ou, inversement, on dessine en maîtrisant la forme, puis on ‘fait des bêtises ».

Un exemple parmi d’autres. Faire 12 dessins d’une petite tasse basique au feutre, crayon, peinture, fusain… La moitié sur du blanc, la moitié sur du noir. Puis couvrir librement le dessin en peinture. Que de la gouache N&B, mais avec toutes les outils qu’on trouve . On recherche chacun selon son idée et de manière instinctive la variété des gestes, des effets, des matières….

Ici, les empreintes multiples de gouaches sur dessin au feutre noir et un peu de lignes au feutre pour enrichir la composition.
tasse à la bougie, tampon avec un bouchon de vin
sur papier noir, l’empreinte au rouleau de gouache blanche sur dessin à la craie
petit tampon sur rouleau
La notion de lâchage et de contrôle s’enrichit avec d’autres éléments créatifs

Le stage passe en revue progressivement les parties clés de la conception : rythme, composition, couleur, cadence, variété, textures, silence et bruits.

Les professeurs insistent aussi sur la nécessité à explorer chaque outil pour inventer les matières et les formes et pour enrichir ses gestes.

Le tout, dans une série d’exercices prétextes autour des visuels d’instruments de musiques.

La complexité est croissante, car les les consignes s’élargissent en terme de matériel possibles.

Ajouter, coller, gouache ou encre N&B et une seule couleur sur le thème instrument de musique.
Des instruments de travail sont exploités au maximum.

Un pinceau accroché sur un long bâton, utilisé à l’envers, avec la main gauche ou encore sans regarder du tout le papier. Le dos d’une barquettes en plastique, des bouchons, des cartes bancaires périmées, tout est bon pour expérimenter des textures et des effets.

image du piano ouvert comme prétexte d’une gestuelle à base de pinceau sur long bâton, debout sur grand format et diverses empreintes d’objets
Avec un pinceau et 100% de ma main gauche, mais après au moins trois autres dessins ‘gauches’ dont le premier à l’aveugle…Ma main gauche est très gauche en réalité.

De manière à limiter le nombre de variables, les contraintes sont posées à chaque exercice. Le stage démarre avec la gouache noir et blanc, fusain, crayon.

N&B, c’est aussi le gris, j’en profite pour ‘cacher’ ma tasse et le pinceau à l’envers sert de calame pour gratter.
Ensuite arrive le sujet de la peinture : la musique.

Il est introduit comme une base visuelle pour la pédagogie. Le premier jour, les instruments à cordes ou accordéon pour les lignes. Ensuite les instruments à vent comme les trompettes pour les courbes.

Ce sont les objets prétextes. Le but est de faire à partir de cette image une peinture dans l’esprit de l’instrument et signifier plus que dire. Cela veut dire aussi de tordre, de désarticuler ou parfois oublier. Voici quelques supports d’inspiration fournis au fur et à mesure qui ne sont pas particulièrement de ‘belles’ photos.

Soutien de groupe

Dans la même salle, une vingtaine de personnes dessinent, superposent, changent de format, recouvrent, déchirent, gomment, essuient, tapotent. Selon les tempéraments de chacun, selon la créativité et capacité à inventer, se lâcher, chacun verse et tamponne, dessine et patouille.

Une fois l’exercice terminé, la consigne arrive parfois de peindre et de dessiner par-dessus. Une couche, deux couches. On ajoute, on enlève. On s’oblige a mettre une tâche au hasard. Ici, quatre petits formats sur le thème du piano désossé doivent être collés sur une seule feuille. Il faut créer un lien entre ces quatre feuillets et réaliser une seule image finale. Cela devient de facto un « quadriptyque » sans intention préalable.

quatre exercices réalisés séparément sur le même thème et retravaillés en seconde couche pour relier l’ensemble


On s’inspire des ‘bêtises’ des voisins. Tiens, je n’ai pas pensé au scotch. En l’enlevant, j’arrache ma page. Au fond, s’est pas mal comme effet…J’ajoute du Bindex pour renforcer ma feuille et voilà, je peux continuer.

le piano avec les bandeaux de scotch qui déchirent mon dessin et ajoutent des formes nouvelles

C’est en dernier ressort qu’on ajoute la couleur en tube ou sous forme de papier couleur. Un élément de plus s’ajoute à une variété déjà infinie des possibles.

Je déteste l’accordéon, symbole de la musique folklorique slave. C’était aussi la lubie de mon grand père qui en jouait très mal. Je le désarticule au maximum. J’utilise le rouge et le vert qui sont mes couleurs : ‘je n’aime pas faire ça’.
Ce stage de peinture avait comme thème ‘Faire des bêtises sérieusement’.

Ce n’est pas si simple en réalité. On peut vite finir avec d’affreux barbouillages, des couleurs dégoulinantes et des compositions moches. J’en ai produit une belle série. Et surtout, nous pouvons aussi rien dire pour finir.

Se lâcher ne suffit pas. Inversement, trop de contrôle et trop d’intention affichée peut conduire dans l’impasse. On dessine parfaitement un piano ouvert, quel intérêt ? La composition est jolie, mais où est l’émotion, la force ? Inversement, je fais une peinture plus libre, mais les couleurs sont mal posées et le résultat est ici une ‘couleur sale’ qui me dérange.

il faut que je m’éloigne pour supporter la texture de la couleur


Je fais le bilan du stage. : Comment se trouver soi-même, dans une approche de pédagogie collective ?

Première leçon : je n’abandonne pas la couleur bien posée.
Mais, je sais désormais aussi que plus on possède la technique, plus on risque d’en devenir esclave. Comment trouver le juste équilibre ? Pour moi, j’ai appris beaucoup de choses sur les possibilités à explorer dans cet atelier. Cela me fait progresser. Mais, mon passé personnel d’apprentissage incluait aussi six années de formation avec un professeur maniaque des aplats de couleurs bien posés. Cela laisse des traces. Mon objectif sera donc de faire la synthèse de ces deux démarches. Je vais améliorer la prochaine fois la qualité de ma couleur sans perdre en spontanéité.

Seconde leçon : Le risque est de ne pas recadrer à temps ou de se contrôler trop au début.

Je suis capable de trouver facilement de nombreuses idées pour expérimenter. Je teste de nouvelles approches très facilement sans avoir peur de me rater. Mais comment se recentrer à temps. Ni trop tôt, ni trop tard. Et comment rester ce que je suis. Sachant que mon besoin de raconter une histoire est aussi important comme celui de ‘bien faire’.

Ce stage est un tremplin vers de nouvelles expérimentations, mais aussi une prise de conscience de la limite que je ne compte pas dépasser.

Mon cours de peinture N°2 : C’est d’un classicisme navrant

Après le stage de l’atelier Lunain haut en émotion, je retrouve mon second atelier de peinture de modèle vivant aux Beaux-Arts de Paris.

Devant mon chevalet, je dois peindre en grand format à l’huile en deux fois 20 minutes un ou deux modèles. Gonflée par le retour du stage ‘Faire des bêtises sérieusement’, je tente un jeu de lumière inversé.

Le professeur me rappelle à l’ordre : « Tu mets la lumière où il y a de l’ombre ! Je ne crois pas qu’on invente la peinture chaque jour!. « 

Je remets l’ombre et la lumière en place. Voilà, c’est du clair-obscure.

Gilles repasse : « Bon, ça marche mieux. Mais, c’est d’un classicisme navrant. »

« D’un classicisme navrant ??? »,  dis-je avec les bras en l’air.

« Oui, comme moi », dit-il coquin.

En effet, je ai choisi cet atelier de peinture pour la technique et l’amour de la couleur.

La peinture de villes de mon professeurs comportent chaque détail des poteaux électriques. Ses tableaux parfaitement maîtrisés sont d’un réalisme…navrant ? Je ne trouve pas pourtant.

Voilà, ce que j’apprends à la dure dans cet atelier. La technique, le respect de la lumière, des proportions, de la couleur bien pensée…Ici, pas de ‘bêtises’ gratuites. Le chemin entre le réalisme navrant et une peinture à la lumière bâclée sera donc une fois de plus difficile à trouver. C’est un autre défi qui m’attend.

La bonne nouvelle :

Les plus anciens de l’atelier ne sont pas visiblement tous que dans la peinture d’un réalisme navrant ou l’académisme du 17ème. C’est rassurant. Mais il faudra patienter avant de faire des ‘bêtises’. Ou alors les bien maîtriser pour réchapper à la moquerie.

Troisième cours, dessin de modèle vivant, encore une autre pédagogie.

Du dessin rapide, voir ultra-rapide du modèle vivant. En quelques minutes, noter, saisir le mouvement. Je suis un peu plus loin ici, je pratique depuis les années.

Je dois désormais trouver comme dit le professeurs « l’approche personnelle » du dessin.La prof demande aux plus avancés d’expérimenter différents outils et formes pour trouver notre façon de dire des choses.

 Inutile de me demander de tester, c’est ma spécialités de sauter du coq à l’âne. Du coup, après la pose, elle s’exclame derrière mon dos : « Pourquoi ça part dans tous les sens ? »

 » Ben, je cherche… »

« Regarde, cette direction est pas mal, c’est du personnel. Alors avance sur ça et approfondi. « 

la pose du modèle barbu et chevelu qui s’accroche sur un bâton ne me plaît pas, du coup, j’en fais un martyre sur sa croix..

Et voilà. J’ai le sentiment d’être mis sur un chemin. C’est sans doute ce qu’il me faut…

Ne pas me montrer la voie directement.

Mais ne pas me faire rater la mienne non plus.

c’est moi qui le dit…

Mon book :
https://fixeur.org/mon-book-2010-2018/

Voir aussi l’article sur l’inspiration :
https://fixeur.org/comment-trouver-linspiration/

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