La récente discussion avec un ami qui ne votera jamais comme moi, m’a fait réfléchir sur la bonne méthode pour analyser mes propres motivations électorales. Il me semblait que nos arguments respectifs restaient sur la surface rationnelle, occultant au moins partiellement nos véritables motivations.

J’ai replongée donc dans les « Manuels d’influenceurs… » et entamé une rétrospection de mon expérience de 30 ans de pratique de ce ‘beau’ métier de propagandiste. Avec une ferme intention de découvrir, comment je me suis forgée mes propres ‘intimes convictions politiques’ ?

Nos hommes politiques ont deux ancêtres qui pratiquaient la « propagation » d’idées :

1.Le prédicateur qui débarque un jour dans un « pays inconnu » et en repart quand les habitants ont abandonné des dieux de leurs ancêtres pour en adopter un nouveau.

Ses armes sont les relations publiques. Ceci nécessite la présence sur place, à enseigner, à soigner, si besoin d’un miracle et de martyre de temps en temps. Et même de créer des associations caritatives et culturelles et convertir les plus vulnérables pour en faire des prosélytes….Brossage dans le sens du poil et affichage du ‘grand coeur’ est un bonus. Le prédicateur « prend place » au milieu de ceux qu’il entreprend à convertir à ces idées. Par conséquent, il joue beaucoup sur l’empathie, la proximité et les émotions. Eh, ce n’est jamais fini comme méthode…

2.Le sophiste grec, ce beau parleur capable de convaincre indifféremment du vrai ou du faux. Son arme est la qualité du discours et un slogan choc. J’ai des noms en tête…

Les outils du propagandiste moderne sont devenus plus sophistiqués

Les candidats des mouvements extrémistes – fascistes, islamistes radicaux, néo-communistes labourent ainsi le terrain dans la durée avec la fugue des prédicateurs. Ces tribuns nous demandent tous d’abandonner notre ‘vieux système’ et d’adopter leur nouvelle « religion » et se baladent sur le terrain parmi nous bien plus longtemps que juste le temps d’une campagne.

Le propagandiste moderne jouit d’un avantage supplémentaire : il maîtrises les médias de masses et surtout des nouveaux média sociaux et s’adresse ainsi aux masses bien plus rapidement. Il recrute aussi facilement des disciples qui ensuite démultiplient en mode « pear to pear ».


Les partisans d’une argumentation précise et rationnelle avaient généralement un ancrage démocratique. Les régimes où on pratique la mixité d’opinion s’inspiraient donc plus des méthodes des sophistes. Les démocrates restaient majoritairement sur le terrain d’argumentation factuelle.

La perte du terrain des démocrates dans le monde, l’expérience Brexit et l’élection de Trump font une sorte de « tilt » dans les cerveaux rationnels. On dirait que la conversion vers la technique du prédicateur prend le pas sur le sophisme . Quoique, ce n’est jamais un bon signe.

Le phénomène d’accélération de la vie, empêche-t-il la véritable palabre?

L’argumentation nécessite qu’on prenne du temps de se documenter, de vérifier les sources et que chacun possède une base de connaissance pour développer une pensée critique propre. Or la véritable discussion et l‘analyse contradictoire, celle qui prend en compte la complexité de la vie, ne se prête pas aux formats de plus en plus courts de nos média. Le monde « consomme »de plus en plus d’images et raffole d’un texte qui ne dépasse pas 140 caractères.

La vitesse de la propagation croisée et la démultiplication des sources des messages ont produit des dégâts qu’on connaît. L’engouement pour les « prix Nobel autoproclamés » diffusant des avis médicaux qu’on écoute autant qu’un vrai scientifique. Le véritable expert ne peut pas se permettre de confirmer ou infirmer une hypothèse sans une étude valable. Et il ne passe pas son temps sur Facebook.
Il est facile de « prêcher le faux » , de créer des news ex-nihilo par disciples anonymes d’un mouvement extrémiste ou fumeux. D’autant plus, si ceci rapporte en recette de publicité, en clic ou en royalties aux organisations qui sapent la stabilité d’un pays sur commande.

Le travail des idiots utiles a été grandement facilité par les réseaux sociaux!

Faites un exercice : il est utile de se situer en tant que cible.

Je suis une cible, vous êtes des cibles et pour nous vendre les idées, il faut juste trouver le bon ‘angle’ pour nous toucher.
Il est agréable pour notre ego de croire qu’on est capable de raisonner froidement et rationnellement. Il est honnête d’admettre que nous ne sommes évidemment pas tous égaux pour développer un raisonnement qui se tient et pour éviter des pièges cognitifs les plus répandus.

Toutefois, même en étant une personne éduquée et expérimentée par la vie, une personne logique et capable de développer un raisonnement critique, il serait puérile de croire que l’intelligence rationnelle suffirait pour ne pas être influencé inconsciemment. Par conséquent, il est utile de se comporter comme un animal aux aguets devant chaque ligne et chaque parole ingurgitée. Quelle phrase me fait frémir, m’énerve, m’agrée? Pourquoi je réagis ainsi?

Comment se créer mon intime conviction? Je « ne voterais jamais pour tel ou tel candidat « .
Il y a aussi ce que je dis et ce que je ne dis pas. Ce que je perçois et ce que je refuse d’admettre.

En réalité, les bons communicants comprennent surtout comment fonctionne un humain dans son comportement le moins réfléchi. Ils jouent sur nos besoins fondamentaux.

Donc , voici les 3 besoins fondamentaux auxquels s’adressent les politiques habiles ou l’aéropage de « ré-informateurs auto-proclamés » des réseaux sociaux :

1. Se référer à l’opinion d’un groupe référent et à un système de valeurs référents.

Notre avons besoin d’être rassurés et d’avoir confiance dans l’opinion d’un groupe référent. Nous sommes des animaux sociaux qui ont besoin de se dire, je ne suis pas seul à penser ceci.

Les algorithmes des réseaux sociaux reproduisent d’ailleurs notre comportement naturel de rechercher un groupe de référence. Il peut s’agir par exemple du respect d’une tradition ou des grandes valeurs emblématiques : valeurs chrétiennes, valeurs humanistes, respect des droits de l’homme, patriotisme identitaire, ceux de mon groupe de référence – de mon parti, de mon entourage familial….

Nous brandissons souvent…chez moi, jamais de gauche, jamais de droite, je me bats pour les valeurs chrétiennes, humanistes, pour l’égalité, la liberté…Et en creux, cela marche aussi bien : je ne suis pas parigot ou bouseux, nanti, fonctionnaire, banlieusard.
Nous croyons que nos arguments sont naturellement meilleurs , car notre système de valeur n’a pas la même hiérarchie que notre adversaire de débat…
C’est notre système de valeurs qui nous fait parfois vibrer ou qu’on se répète comme un mantra rassurant. Il est difficile de le questionner et de le remettre en cause.

Un peu de rétrospection…

Par exemple, je sais très bien que Je suis par mon expérience passée extrêmement attachée à la notion de liberté. La liberté domine tout le reste. Je pourrais me battre avec force pour cette valeur. Pour d’autres personnes, ce sera par exemple l’égalité…
Lorsqu’il s’agit des opinions pour défendre ses valeurs, il s’agit généralement de motivations avouables. Et il est important de se respecter mutuellement dans nos sensibilités liées à des hiérarchies de valeurs différentes.
Si un homme politique touche à ces valeurs que nous mettons en haut de la liste, ceci conduit chez nous à un motif de refus catégorique du candidat. Quoique, il s’agit parfois d’une toute petite ‘mesurette’ qui nous fait oublier tout le reste. Nous ne sommes pas donc souvent très objectifs.

Si un candidat touche évidemment à ce que l’humanité considère comme nos valeurs humanistes universelles, c’est aussi logique de refuser. Par exemple, il est évident et non discutable de bloquer des mouvements fascistes.

Mais visiblement, même cela est de moins en moins évident pour certains à mémoire défaillante.

2. Le second besoin est d’exclure une partie du groupe et d’identifier l’ennemi du groupe

Le second levier hyper puissant des communicants politiques utilise le besoin de ‘rejeter’ un groupe, de nommer et diaboliser nos adversaires (les immigrés, les islamistes, les riches, la ‘racailles’, les ‘puissants’, les russes, les américains, les pays arabes, les chinois…).
Ceci permet aussi nourrir nos peurs en croyant qu’on a ainsi identifier le mal. Il suffit de supprimer l’adversaire pour que le monde devient viable.

Nos idées sur ces points sont souvent plus difficile à avouer et à publier . Il est aussi plus difficile à analyser dans les sondages le poids de nos rejets et de nos peurs. En outre, l’homme du 21ème siècle, policé est adepte de la bien-pensance. Autrement dit, il sait dissimuler ce qui ne se dit pas. Même pas au sondeur. C’est ainsi que certains mouvement les plus extrêmes gagnent des élections à la grande surprise des instituts de sondage.

Les raisons de ce fonctionnement sont profondes, car l’homme doit avoir peur pour survivre.
ne pas oser

Comme dans toute désinformation bien construite, il faut partir du 10%-20% de la vérité ou d’un fait avéré . Ce savoir de faire peur, de nuire, de dénigrer est une habileté que les réseaux sociaux démultiplient.


Chaque candidat nous explique qui sont ceux qu’on ne doit pas aimer.
Voir même, il nous suggère indirectement de ne pas s’aimer soi-même, de s’auto-flageller. C’est le sommet de la manipulation dans la soumission au maître.

Les Français, dénigrez votre pays, votre système démocratique et laisser les autres le faire, on vous soumettra d’autant plus facilement.

3. Troisième levier est la satisfaction de nos besoins cognitifs

La propagande des politiques les plus démagogiques est efficace parce qu’ils rendent le réel plus facile à interpréter. Ils simplifient la complexité réelle. Ils font croire qu’il existe un repère facile, une causalité évidente. Ils permettent d’imaginer que tout est explicable .

Ils ne laisse pas place à l’incertitude. Ils attirent donc toujours les plus vulnérables et fragiles.
La propagande utilise pour cela deux leviers cognitifs : simplification binaire et catégorisation.

3.1. Proposer des logiques binaires – c’est de gauche ou c’est de droite

Pour simplifier, le monde fonctionne en noir et blanc. Il suffit de dire : c’est une mesure pour un riche ou pour un pauvre. Tout discours doit être simplifié « à deux » occurrences, car l’humain comprends mieux « en binaire ». Comme un PC. Ainsi, pour la majorité des personnes, il faut classer le gouvernement de Macron soit à gauche soit à droite. Pour certains, il est Président des riches, pour d’autres un laxiste de gauche. Il est difficile visiblement de comprendre comment fonctionner avec un gouvernement qui échappe au nombre de 2.

Et chacun trouve les arguments pour se confirmer dans sa perception. Comment? Nous sélectionnons les données qui confortent notre idée que le gouvernement penche bien d’un côté. Nous voilà rassurés. Nous effaçons les données qui l’infirment . Ce biais cognitif s’appelle le besoin de cohérence.
Au mieux, le bonhomme qui est difficile à définir de façon binaire, passera pour un « flou », donc suspect et inconsistant. On ne peut pas comme ça impunément présenter en politique les choix à géométrie variable !

3.2. Utiliser les catégorie attrape-tout, si cela ne marche pas par deux.

Lorsqu’un humain ne peut pas expliquer un phénomène par la règle binaire, par pair, car le sujet est beaucoup trop compliqué pour cela, il catégorise. Les politiques habiles savent que rien ne sert à expliquer le compliqué.
Il faut qu’on le dise aussi à Emmanuel…
Nous utilisons des catégories et des mots -concepts attrape-tout où nous regroupons des idées éparses dans les cases plus faciles à percevoir.

Ainsi, on range ce fatras compliqué de données que la vie nous sème sous nos pieds sur le chemin de la vie. Nous ne pouvons pas toujours nous arrêter pour analyser toute l’information en détail. Analyser en recoupant les faits, c’est justement le job des journalistes et des scientifiques. Nous, les pressés du cerveau, nous avons besoin de ranger vite l’information dans un ‘segment’.

Et voilà, le monde est devenu simple et bien clair.

« C’est système, c’est anti-système, c’est « libéral », c’est la mondialisation, ce n’est pas écologique… »
Si rien ne va plus dans mon groupe de référence, c’est à cause de l’Europe, la finance, les aides sociales, les immigrés, la dette, trop de taxes ou pas assez de dépenses.
Et pour résoudre le problème il faut dépenser plus (=être socialement responsable), dépenser moins= (être bon gestionnaire), prendre chez les nantis (redistribuer) ou remettre plus ailleurs (même en s’endettant sans rembourser) . Voilà.

Lorsqu’un expert qui a passé 20 ans sur le sujet arrive avec les explications, on lui assène : « tu compliques tout, tu es technocrate, tu emberlificotes tout, c’est pourtant simple. »
Désormais, un scientifique ou un expert « complote », lorsqu’il ne dit pas ce que nous voulons entendre. Mais, il suffit de trouver sur le réseau un ‘frère d’idée’ qui va nous conforter dans notre ressenti sur la vaccination et le fameux complot des laboratoires depuis Pasteur.

C’est cette simplification binaire ou catégorielle qui rend aussi le monde et l’histoire enfin compréhensibles. Comme un bon slogan publicitaire, il faut de la simplicité et pas trop d’idées à la fois.

Là encore, la quantité d’information exponentielle que nous devons ingurgiter nous pousse à ranger de plus en plus vite les idées dans les cases.

Et, un jour, nous ne trouvons plus rien. Nous ne comprenons plus ce qui se passe sur la planète. Quelle angoisse!

Il nous faut vite un gourou, une nouvelle religion et un leader providentiel paternaliste et légèrement fouettard pour nous démêler nos neurones! 
Mettez moi deux kilos de repères pour mon cerveau, le tout bien emballé.

Le tamis des discours actuels les plus courants
« Touche pas à mes valeurs »

On trouve pêle-mêle : la défense de la tradition religieuse jusqu’à commettre un attentat. L’encensement sans discernement des valeurs « populaires » d’un peuple à géométrie variable selon son groupe de référence. Le réveil de la fibre patriotique et de la fièvre nationaliste, le réveil des fiertés régionales ou encore le retour à un islam « pure » avec son djihad intégré…

« Sur la peur et le rejet »

Sans surprise on peut citer l’instrumentalisation de la peur de l’islam, la diabolisation de l’Europe, la haine irrationnelle de la banque ou des laboratoires médicaux, des avis radicaux sur l’ouverture ou la fermeture des frontières face à l’immigration. On ajoute dans la liste la théorie de ‘remplacement’, les théories des climato-sceptiques et des « apocalyptologues », la peur des illuminati et toute autre théorie ‘explicative’ des phénomènes incompréhensibles ou inacceptables qui nous font peur.

« Sur la simplicité : YAKA »

Nous avons désormais toute une brochette d’hommes politiques qui ont développé la panoplie de discours « très simple à comprendre » qui n’expliquent pourtant rien du tout :

  • « Réformiste cost-killer» : YAKA couper partout. Il s’imagine en bon gestionnaire une fois enfin au gouvernement. Un peu comme un « bon père de famille » qui sait compter et faire des économie : « assez de la gabegie socialisante ».
  • Monsieur Propre : « C’est fini ce pouvoir détenu par un groupe d’oligarques corrompus à la botte de la finance mondiale. On prend l’argent chez le « 1% », « cette élite corrompue » et voilà. YAKA prendre aux plus nantis. Ces l’argent des élites qu’il suffit à distribuer et voilà.
  • Madame Récup fiscale: Il mise sur » les milliards de la fraude fiscale » à récupérer et à redonner aux pauvres…C’est vrai, c’est facile. Juste une question de volonté , sans doute.
  • Monsieur Bonheur Ricoré : « du bonheur, de la verdure et beaucoup de temps libre en plus. YAKA ne pas payer les dettes aux créanciers d’Etat. Yaka distribuer un salaire à tous et jardiner ses légumes.
  • Peste blonde : YAKA les virer tous. Car, il y en qui nous volent notre pain.
  • Gourou des Éoliennes  » Il faut des orientations en grandes lignes et suivre le vent ».
  • Monsieur Boum: YAKA tout péter, on verra après.

Il faut que surtout ça parle vite , court et bien aux plus grand nombre . C’est d’ailleurs dans mes souvenirs de publicitaire aussi la règle lorsqu’on choisit un cadeau gratuit promotionnel : « Tu vois coco, un truc pas clivant pour plaire à tout le monde…des stylos, des sacs, du vin. C’était effectivement là où nous enregistrions les meilleurs scores statistiques de transformation de nos actions commerciales.

Notre décision est-elle finalement si rationnelle ?

je demande à mon chien…

Vous allez me dire qu’il est facile d’éliminer les discours des extrêmes autoritaires. Avec un minimum de discernement, voir les ficelles les plus simples. Mais, il n’est pas si simple que cela de faire un choix de vote éclairé.
Je me creuse la tête pour comprendre mon refus profond, cette intime conviction de refus, pour certains candidats relativement modérés. Disons clairement, notre intérêt personnel entre aussi en ligne de compte…Eh oui. Je fais bien parti d’un groupe social, comme tout le monde.


Et puis, de manière plus altruiste, mais encore « étroite », je pense à mes enfants. A leur avenir. Mais je problème est que je ne sais pas réellement quel est le bon choix pour l’avenir.

C’est comme cela que la réforme de la retraite devient un combat de petits groupes qui essaient d’obtenir une part du gâteau au détriment forcément d’un autre groupe. Oui, mais l’autre, lui mérite moins que moi…Ma pénibilité n’est pas la tienne. Chacun compte ses petits sous et ses trimestres. Et comme personne ne sait le faire réellement correctement, on écoute le prêcheur de notre groupe de référence qui nous ‘simplifie’ le message.

Alors comment rester donc bien informé? Quelle est la source miraculeuse d’information pure?

Si nous pensons pouvoir élaborer une liste de sources ou de média pour être ‘bien informé’, c’est comme pour l’eau miraculeuse plus une question de foi que d’opinion rationnelle.
Il faut comprendre surtout que nous ne prenons pas en compte réellement tous les arguments justes et audibles. Vous pensez que vous le faites? Même en sacrifiant vos propres intérêts pour le bien commun ? 
Posez-vous la question : quelle est la part de défense d’intérêt de mon groupe de référence dans mon tri des informations ? Quel est le temps que je passe à analyser les arguments qui me contrarient et ébranlent mes certitudes ?

Pour être bien informé, comme souvent, il faut être actif et se prendre en main.

 Il faut s’instruire, fournir un effort, donner de l’énergie, développer un esprit critique et essayer d’être honnête avec soi-même. Il faut être aussi capable d’introspection.

En réalité, nous défendons souvent les intérêts des autres, mais par erreur et par incompétence.
Lorsque nous analysons mal la situation en restant à la surface des arguments. 
Par conséquent, il comme il est facile de dire à un groupe de référence de penseurs paresseux ce qui a envie d’entendre, il ne faut pas s’étonner que chaque élection fabrique des millions de ‘déçus’ .