If I were given one hour to save the planet, I would spend 59 minutes defining the problem and one minute resolving it,”
Albert Einstein.
Une histoire d’ascenseur trop lent.
Si je vous disais que dans votre immeuble, les utilisateurs déplorent la lenteur de l’ascenseur.
Quelle serait la première solution envisagée ?
Installer un nouveau modèle avec un moteur plus rapide ?
Ajouter un second ascenseur ?
Le problème était formulé comme un souci de rapidité.
Imaginez maintenant, que vous demandez à reformuler le problème de manière plus précise.
C’est -à-dire, de définir pourquoi réellement les gens se plaignent.
Vous allez découvrir que le mot principal n’est pas la vitesse, mais que c’est plutôt l’ennui.
Ce qui dérange le plus les utilisateurs, c’est le sentiment de perdre leur temps. Ce trajet est un temps mort, un moment d’ennui.
La solution possible est d’ajouter les miroirs dans l’ascenseur.
Dans la majorité des cas, c’est la solution la plus simple, la moins coûteuse et la plus efficace pour faire cesser les plaintes.
De la reformulation vers le brainstorming en questionnement
Cette petite démonstration montre que la formulation la question est fondamentale pour la recherche de solutions.
En effet, elle permet de voir le problème sous un nouvel angle.
Toutefois, savoir formuler le problème de manière approprié, est un sujet classique, abordé par différentes méthodes d’innovation et de coaching.
Les méthodes comme 6 Sigma ou le Design thinking utilisent les questionnements approfondis (en entonnoir par exemple).
Vous pouvez lire sur ce sujet, entre autres, l’article de Dwayne Spradlin : « Are you solving the right problem ».
Spradlin propose un processus de reformulation du problème en plusieurs étapes :
- déterminer quelle est le besoin primaire;
- décrire le but, l’objectif final;
- préciser le bénéfice et déterminer qui sont les véritables bénéficiaires de la solution;
- exprimer clairement pourquoi vous devez atteindre l’objectif;
- vérifier le lien avec votre stratégie générale, la mission centrale de votre entité;
- anticiper comment vous allez mesurer le résultat;
- se mettre d’accord sur les preuves de la réalisation;
- décrire le contexte, l’environnement général;
- rappeler pourquoi les autres solutions, les autres idées ou les concurrents ont échoués,
et ainsi de suite.
Toutefois, ces méthodes demandent aux intervenants de l’entreprise de répondre progressivement et en profondeur aux questions posées par l’animateur.
C’est l’art du questionnement classique qui va de l’accompagnateur (candide présumé) vers l’accompagné ( expert présumé).
Il s’agit donc encore que de la reformulation et de la maïeutique, mais pas de la méthode de recherche d’idées créatives nouvelle.
Comment organiser un brainstorming créatif efficace en s’appuyant sur le questionnement inversé?
Il est assurément intéressant de partir du postulat de l’importance du questionnement, mais d’aller un peu plus loin.
En d’autre termes, de construire à partir de la recherche de questions une méthode de recherche d’idées innovantes.
Cette technique a été modélisée dans une approche de brainstorming inversé par Hal Gregerson qui se nomme « Question Burst ».
Pour en savoir plus,
voici la méthode telle qu’elle est appliquée par le cabinet Hawtoo avec une approche en 3 temps:
-Reformulation
-Auto-questionnement
-Entonnoir
- La première étape de l’accompagnement comprend la démarche de maïeutique classique
pour circonscrire le problème. C’est le consultant qui interroge le détenteur de problème. C’est l’étape de reformulation. - Suivie d’une séance de groupe qui va générer les questions autour du problème présenté ‘en rafale’.
Le groupe n’ai autorisé à présenter exclusivement que des questions. C’est l’auto-questionnement inversé. - La dernière session consiste dans l’approfondissement en cercle limité des pistes favorisées (en méthode entonnoir).
Le postulat de base : les nouvelles questions engendrent souvent de nouvelles idées.
En procédant par l’élaboration d’une série de questions (en rafale et en groupe), nous sortons tout les participants de leur zone de confort.
Ce “déconditionnement” favorise la créativité et génère des pistes pour aborder la solution sous un autre angle.
Le fait de demander exclusivement de poser les questions et pas rechercher les réponses, contourne les pièges de brainstorming traditionnel.
Voir à ce sujet le texte sur ‘La dynamique destructive du groupe’