Poutine a parlé.
Mais juste avant son discours, il a envoyé ce ‘magnifique’ avion invisible Su-57 pas terminé sur une base aérienne en Syrie. Pourquoi faire ? Pour se faire photographier par un satellite israélien. Un pro de la communication : campagne de RP bien orchestrée avant de prendre le micro.

Son discours a été donc accompagné par une avalanche d’images en 3D et de prototypes volants avec l’envoie ‘courageux’ d’un avion presque fini, furtif, invisible, inutile et inutilisable en Syrie pour orchestrer la campagne des images, elles, parfaitement visibles à travers la planète.
Ce que le quidam assommé et peureux doit retenir est la  » puissance’ du tsar et ses grands muscles (pour rester poli).

Première partie du discours de Poutine est très atone pour une incantation.

Car cela l’emmerdait visiblement. Il s’agissait d’une exhortation magique économique pour fixer au pays comme objectif ambitieux : « une croissance supérieure à la moyenne mondiale et une augmentions des exportations « .
Magique.
Car, il ne dit ni comment, ni de quelle industrie des biens de consommation et industriels pourrait-il s’agir ?
Enfin, si. L’auditeur attentif le découvre dans la seconde partie du discours. La seule production sérieuse locale à part des cornichons et l’extraction des matières brutes directement de la terre, c’est l’industrie militaire.

Mais revenons à l’étape « Incantation. »
Le mot réforme lui est interdit, trop connoté ‘opposant’. La seule réforme, qui risque aggraver encore plus le sort de la population, sera celle de la retraite.
Poutine, loin d’être idiot, n’en parle pas.
10% de sa population actuelle a déjà du mal à se nourrir chaque mois et 40% à se vêtir. Or tout de même, il fait froid dans ce pays. Et vu le vieillissement de la population, cela ne va pas s’arranger.

Il passe donc à la seconde partie du discours bien plus énergique.

C’est la partie ou le chamane bariolé de peinture effrayante danse en transe autour du feu.

Poutine montre les avions modernes, cite ses nombreux ennemis et fustige l’occident injustement méprisant et sourd et refusant sa parole du vieux sage.

Les ex-affidés du régime communiste effondré, qu’ils ont fait effondrer eux-mêmes, les premiers responsables de la faillite de l’ancien système, l’applaudissent comme du temps de Brejnev.
Ils sont passés juste de l’extrême gauche à l’extrême droite en changeant le pin’s sur la veste et s’en prennent encore une fois aux autres. A ces faibles et imparfaites démocraties visiblement coupables de leur effondrement.
Quelle injustice, on a envie de pleurer sur la gloire perdue de l’ex KGB et de ses funs et ces malheureuses oligarchies incomprises.

Mais dans cette seconde partie du discours, Janus Poutine se réveille de sa torpeur sibérienne.

On peut admirer du coup la magie les images, incluant même de très belles maquettes en 3D pendant une bonne demie heure. Vladimir Poutine décrit avec plaisir presque enfantin ses jouets de destruction massive, hypersoniques et furtives, « parfaitement offensives » et capables de  »percer n’importe quel bouclier défensif.’ Les engins que ‘personne ne possède’, où manquent juste quelques boulons.
Le chef de guerre Poutine fait peur aux ennemis et ça réchauffe. Depuis toujours, la fierté nationale permet tenir debout un pays qui a les pieds planté dans la bouse jusqu’aux genoux.

Alors voilà en PJ un article fort instructif sur l’absurdité de cet atterrissage de l’avion furtif pas utilisable sur une base syrienne photographié dûment par l’Israël et les explications de ce coup de pub avant le discours de Vlad pour se faire réélire.

Cela fait en effet gloser sur sa puissance militaire moderne et sophistiquée en oubliant le château de carte économique, son PIB au niveau d’Italie et surtout la guerre version brute sauvage. D’une armée qui oublie d’utiliser le viseur dans l’avion.
Le type de guerre que Poutine pratique en réalité est tout sauf sophistiquée. Elle est adaptée au soutien bestial du siège médiéval des tribus alliés armés de massues.

La seule phrase lucide et intéressante de son discours (il prend simplement les autres pour les imbéciles, mais il ne l’ai pas du tout) est celle où il ose utiliser un mot étonnant : le retard « . Il dit sur le risque de son pays : « Notre retard (technologique) est la menace et l’ennemi principal ».
C’est Poutine qui le dit.
Le risque majeur économique pour la Russie serait donc son retard sur l’évolution technologique actuelle du monde et pas le fait d’être envahi par les autres…D’où le grand besoin d’investir dans le système militaire offensif, quitte à faire souffrir une grande partie de la population ? La logique circulaire absurde.

Ce qui résume la structure quasi juridique de son élocution en deux parties :

A. L’exhortation magique économique de rattrapage fulgurant en cas de sa réélection. L’espoir fait vivre et de toute façon, il n’y a pas un autre choix aux prochaines élections.

B. L’affichage de l’avance technologique militaire même en état de brouillon au salon aéronautique syrien pour réveiller la fierté du peuple paumé, maintenir la paranoïa et faire avaler la pilule d’une économie bancale.
https://www.haaretz.com/middle-east-news/syria/russia-s-stealth-fighters-in-syria-are-putin-s-election-gimmick-1.5847755