« Refroidissement social. » Un article intéressant et un sujet à méditer…que je découvre ici social cooling.
Ce texte parle de l’impact des Big data et de leur exploitation massive. De l’autocensure rampante qui détruit la créativité, développe le conformisme et diminue la capacité de prise de risque.
Que fait-on , que dit-on, que lit-on ou inversement ce que nous n’osons plus faire ….à cause de notre e- réputation et pour se conformer à la norme acceptée et acceptable de la société connectée. Et surtout parceque nous tenons compte parfois inconsciemment du fait que toute données est enregistrée et analysée par un moteur puis « notée  » (que nous sommes donc scorés).

Quelle est cette petite musique inconsciente qui nous dit qu’on doit se contrôler, de s’auto-censurer à chaque clic. Car ce clic est enregistré et on finira peut-être sur une fiche S ou Z. Car on s’est égaré sur un site de djihadiste du coin par erreur en cherchant un club équestre.
….Si j’avais encore un enjeu de carrière, j’aurais fui les réseaux sociaux comme de la peste. Comme je l’ai d’ailleurs fait intuitivement pendant des années de ma vie ‘d’actif dépendant’ . Ce qu’impliquait mon statut de salarié ou mon statut de ‘possédé’ par un actionnaire. Quand d’autres personnes avaient encore une emprise sur mon devenir social et économique…
Etait-ce par prudence, par paranoïa ou par un sens de survie? Par le fait d’avoir compris le phénomène de scoring, de segmentation, du micro-ciblage qu’on peut utiliser à d’autres desseins que commerciaux?
La pratique, l’expérience, le goût du secret, une sensibilité à toute forme de contrôle…c’est un peu tout cela.
Personnellement, je suis sortie de l’interface Google (via Duck-Duck), je vire les cookies, je crypte toute ma communication (mails et mobile) et.. et j’écris ce que je veux sur FB en  public systématiquement! Pas logique? Disons que c’est ma logique.
Je donne l’info, si je le décide et j’en assume la conséquence. Mais j’en ai assez de me faire grapiller des bouts de ma vie à mon insu…Et voir qu’un jour on refuse mon assurance vie à cause d’un score fabriqué à partir de la connaissance de mon état mental et physique. Tout à partir de l’analyse des données crunchées de tout ce que je fais sur ma vie numérisée. Par exemple le nombre de pas quotidiens dans le mois calculé par Google+. Ma note santé numérique…..Si j’ai selon la machine cessé de marcher et je suis devenue probablement trop sédentaire, cela signifie potentiellement pas en bonne santé et pas un bon client pour une assurance…

Pour être plus précise, je suis loin de critiquer de manière idéologique la collecte de données et l’analyse statistique. Ceci m’a nourri pendant des années. Comme les techniques de ciblage et de scoring, le marketing automation, le datamining et autres ‘techniques’ de connaissance statistique du comportement des gens. Je considère que le vendeur qui renifle son client en face à face et fait sa ‘découverte’ du besoin dans un dialogue, fait la même chose. Le marketeur qui utilise des data, en ‘crunchant’ des données, sortait juste des segments. Le micro ciblage est une sorte de capacité de fabriquer pour chaque client un menu sur mesure, un micro-micro ciblage. Des vieilles listes de prospects qui pourraient être susceptibles d’acheter avec plus de probabilité un produit où devenir de meilleurs conducteurs…Cela ne m’émeut pas plus que cela…Cela s’appelle de vendre intelligemment. Vivre en vendant des choses, n’est pas un crime, même en France. Quoi que, parfois je me demande…
Mais on vivait l’époque de opt-in et opt -out et nous savions à la limite quitter des fichiers et se défendre contre un abus via la CNIL…C’est désormais fini. Nous ne sommes pas dans un fichier, nous sommes une successions de notes et comme des mouches on attire les successions d’offres ‘personnalisées’; disons calculées par un alghorytme pour notre profil.

Non, le refroidissement social, c’est bien toute autre chose qui est ici en jeu.
« C’est la liberté qu’on ne vous prend pas, mais qu’on évite soi-même de prendre…. »
Il y a là un sujet à réfléchir. Pour mes enfants en tout cas. Pour le monde de demain où de nouvelles formes de pression peuvent surgir lentement. Les nouvelles économies apportent des points positifs et de nouveaux risques. La cybercriminalité, l’autocontrôle social, le conformisme de la pensée, l’asséchement de l’avis minoritaire par la pression de la masse et de la créativité disruptive en font partie. Elle peut devenir envahissante sur les réseaux. Inversement, c’est aussi un outil de diffusion de connaissance inégalé..mais ces points positifs ne doivent pas nous aveugler.

En réalité, la limite de privé et de publique s’estompe. Il est par exemple de bon ton de ne pas aborder en société certains sujets pour ne pas plomber la soirée, si nous ne conaissons pas les convives.. Ce sont des régles normaux de ‘savoir-vivre’ avec les autres. Mais sur FB, nous n’obligons personne de lire, d’entendre…nous réagissons en publique, on s’expose donc volontairement. Mais se sent-on totalement libre dans cette production narcissique?

Je me rends compte que le simple fait d’aborder certains sujets sensibles, utiliser certains mots, écrire sur certains pays ouvertement est relativement difficile. Sans s’interroger sur la conséquence. Il y a une façon ‘normée’ de penser et d’écrire pour ne pas susciter les critiques. Ou des insultes que favorise l’anonymat et la distance que procurent des réseaux sociaux. Je parie donc que de nombreuses personnes pratiquent une forme « d’autocensure » très vite…Où se réfugient dans les cercles fermés’ entre les gens qui pensent pareils’. C’est humain.

Résister dans l’adversité et publiquement est un exercice difficile.Il faut peut être l’aimer…où tolérer. Il faut accepter une certaine violence de l’humanité qui vous tombe dessus irrémédiablement. Ceux qui insultent comme des pleutres et avec sournoiserie off-line. Il faut accepter les jugments de valeurs, souvent très superficiels et ridicules proférés par les inconnus. Il faut prévoir de nombreuses remarques de donneurs de leçons qui vous réeduquent en une phrase, sans vous connaître et en vous tutoyant. Il faut une carapace. Je le conçois comme un entraînement à l’humanité élargie au-delà de mon cercle de confort.

Un simple constat de la semaine. Je réagis sur un texte intéressant sur la gestion de l’environnement des pays à croissance forte. Je n’ose pas dire émergeantes, trop négatif, bien que 1500 dollar de PIB par tête, c’est bien encore un peu émergeant…même les tchèques sont à 22.000 dollars…Bref, je ‘positive’ le terme en disant croissance forte.

J’écris un commentaire et je pense à un cas vécu récemment. En Inde, sur les nouvelles routes, c’est le bordel dangereux, car les voitures, plus nombreuses et plus récentes, sur les toutes nouvelles route à deux voies roulent bien plus vite. Mais encore au milieu de charrettes et des vaches sacrées en liberté.
Car la régulation de la circulation et le développement des infrastructures n’est pas fait en parallèle avec la même vitesse … c’est juste un constat. Et qu’il y a en réalité actuellement trop de véhicules pour une infrastructure qui ne suit pas le même rythme que le parc automobile. Tout ceci dans un pays qui ne gère pas non plus particulièrement les impacts sur l’environnement…Un commentaire finalement d’une banalité… quand j’y pense.
QUE nenni, point de banalité ! Je suis désormais étiquetée de démagogue « anti-voiture’…Puis aussi, je méprise et sous-évalue les indiens…
Très étonnée de ne pas avoir été  traitée de colonialiste…voir de raciste.
J’ai juste pour moi, mes récents souvenirs personnels. De ces deux roues folles de camion perdues que je me prends en face à toute vitesse et en contre sens, en essayant de les éviter. Je risque en même temps d’emboutir une vache qui traverse l’autoroute en broutant l’herbe. Je roule au milieux des véhicules qui roulent de 10 à 150 km à l’heure selon l’époque…La charrettes qui croise à 5 km à l’heure une grande route et le bolide qui fonce avec le chauffeur qui téléphone en même temps sans regarder..Voilà la réalité et une autre perception de la sécurité routière. Et c’est aussi quand le monde économique s’emballe un peu vite et plusieurs ‘mondes’ très éloignés cohabitent. Mais bon, j’ajoute une nouvelle étiquette à ma liste, désormais je suis « anti-voiture » et « anti-indien »….
Vais-je me censurer la prochaine fois? NON.

Mais je parie que ‘FB’, ce monde si libre, ferme la bouche par la pression de cette masse normative à de nombreuses personnes qui n’aiment pas l’aggression. Et finalement, ils finissent par se taire et de ne pas partager ce qui pourrait être une pensée minoritaire..donc suscitant la contreverse. Or la société progresse aussi par les pensées minoritaires entendues, analysées et améliorées…La massification de la pensée est dangeureuse.
Ca s’est le point sur le risque de nivellement et d’asséchement.

J’écris que les prêcheurs salafistes en djellaba courte pénètrent la population pauvre en entrant sous couvert de travail social. Que les frères musulmans en col Mao pénètrent plus la classe moyenne qui a peur d’un déclassement.Ce sont deux mouvements parfaitement structurés, financés, méprisant notre sociéte occidentale et travaillant métodiquement pour remplacer une société démocratique laïque par une société basée sur la charia. C’est désormais un acte révolutionnaire en France de le dire…C’est une vérité et une évidence pour celui qui s’intéresse depuis 10 ans au phénomène de la radicalisation, mais combien de commentaires sur l’islamophobie va-t-on récolter. Généralement de ceux qui ne savent même pas qui sont ces deux mouvements minoritaires de l’islam, mais pourtant hautement nocifs. Et on va récolter des like dont on se serait passé de vrais islamophobes , qui rejettent tout l’islam comme une réligion monolytique.

Mais le sujet sur ce type de texte est aussi : combien de ‘case’ coche un algorythme qui analyse mes écrits où se trouve par exemple le mot clé comme salafisme…et c’est quoi la note de synthèse. Je vais donc abandonner le sujet pour m’éviter des ennuis?

Inversement, il est facile d’écrire pour plaire à tout le monde…

Il est simple d’avoir un commentaire avec de nombreux like…Deux phrases courtes extrêmement positives, un humour passe partout pour un like qui valorise celui que doit le faire…Mais sans prise de risque disruptif.
Un vieux truc de pub, je dirais même de Vépéciste. J’ai fait un AB testing. Un post sur Venezuela où je voulais recevoir dès le premier commentaire le mot ‘amalgame’…Ça marchait du premier coup. Inversement, j’ai fait un commentaire où je pouvais me découvrir plein d’amis dans mon désir d’abolir « immédiatement tous les privilèges  » (sauf les RTT). Il y a comme cela des mots magiques qui font mouche& like.

En réalité, ce n’est pas cela le vrai sujet « du refroidissement social » lié aux big data et leur exploitation massive. Ce n’est pas différent de la réalité triste des journalistes qui courent après le lectorat en écrivant pour faire juste ‘sensation ». C’est le clientélisme politique pour séduire le plus grand nombre, c’est la manipulation publicitaire et verbale. C’est l’inculture, la lecture rapide, des idées toutes faites, la malveillance, le manque de courage ou même parfois la manifestation de la maladie mentale…Rien de nouveau lié à la technologie, juste une démultiplication des moyens par la technologie et les réseaux connectés. Tout est présent sur la toile comme avant en kiosque et sur la TV, puissance 100.

Le sujet de refroidissement social lié à l’exploitation de Big Data à mon sens est SURTOUT un sujet de la peur. De l’anticipation du contrôle potentiel.
La notion d’enregistrement massif et l’historisation massive de votre action, navigation, tout usage de mots, de votre lecture et votre comportement numérique, le tout traduit en scores et notes pour le micro-marketing. Mais aussi en Chine pour la cotation ‘civique’ du citoyen…Et c’est surtout le sujet du changement inconscient de notre comportement par anticipation.

Il s’agit de savoir si le fait de s’intéresser simplement à des sujets ‘touchy’ est un élément qui peut jouer par exemple pour avoir ou pas un visa. J’ai l’habitude d’effacer certains de mes post’s avant de voyager. En réalité, cela ne sert à rien…Mais écrire publiquement sur les sujet « touchy » étaient toujours embêtant.

Mais, cela devient vraiment grave, si je n’ose plus écrire librement, de peur de ne pas recevoir un visa ou un crédit. Ou si un score est fabriqué avec tous mes mots de mes posts et vu la densité du mot « radical » ou « islam », je me trouve transférée par une machine sur un fichier de surveillance. Et il est encore plus grave, si je change mon comportement par anticipation. Si je crois que c’est le cas et même si c’est faux, j’ai peur de parler… Capisci ?
C’est comme quand en Iran on chuchote lorsqu’on dit basidji….C’est comme mettre un foulard pour ne pas se faire insulter par son frère.
C’est l’anticipation du contrôle social et la flexion de son propre comportement dans la sphère privée au niveau le plus quotidien qui est un acte typique d’un contrôle totalitaire.

Toutes les sociétés totalitaires, toutes les religions extrémistes le savent:
« La pression sociale est la plus forte et la plus subtile des formes de contrôle. »

Il ne faut pas beaucoup de prisoniers politiques ou de cas de punition pour que les gens commencent  à s’auto-censurer massivement. La suggestion de contrôle, l’expression d’une norme de comportement social par la majorité d’un groupe de référence, la règle répétée de la non transgression souhaitée pour être accepté dans le groupe, ces 3 élements suffisent amplement à maintenir 90% de la population en état de sidération et de docilité.

POUR conclure et pour aider le moteur d’indexation, voici les mots clés du post : Inde, islam, salafisme, frère musulman, raciste, Venezuela, Mao, foulard islamique, basidji, Iran, Russie ? Je me demande ce que FB me proposera comme pub et comme nouveau groupe d’amis à découvrir.

Si je me réfère à mon logiciel d’indexation de mots clés Yost de WordPress , son verdict sur l’article est terrible. Voilà ce qu’il me sort mon outil d’indexation très basique sur mon article qui sert à aider les moteur d’indexation de bien référencer mon texte. Il n’aime pas. Il affiche ceci :
Cet article est pauvre (avec le point rouge et la main romaine qui pointe vers le bas !)
Le texte ne contient aucun sous-titre.
Mauvais score SEO2 : des paragraphes contiennent plus que le minimum recommandé de 150 mots. Toutes les infos de chacun d’eux concernent-elles le même sujet, et donc appartiennent-elles au même paragraphe ?
Mauvais score SEO3 : 31.2% des phrases contiennent plus que 20 mots, ce qui est supérieure à la valeur maximale recommandée de 25%.
Mauvais score SEO texte : Le texte contient 3 phrases consécutives commençant par le même mot.
Mauvais Score SEO : 25.7% des phrases contiennent un mot ou une phrase de transition , ce qui est inférieur au minimum recommandé de 30%.

Etc etc…sur mes mots qui ne se répètent pas assez ou trop .

Voilà une façon de lire et d’analyser dans un but technique de référencement, mais c’est idem pour vous mettre en liste de surveillance en Chine. Pas besoin d’un policier…Et surtout l’intelligence artificielle des méchants est bien plus intelligente que mon petit logiciel d’indexation en version gratuite de WordPress pour ‘écrire bien pour Google’.