Les vacances que nous prenons habituellement en duo tombent à l’eau à cause des contraintes professionnelles. Je décide de partir seule trois semaines en Corée du Sud sur un coup de tête. Une décision prise quelques semaines avant le départ.

Je conçois mon parcours du pays sommairement. J’envisage au moins 2-3 jours par localité pour avoir le temps de se poser. C’est aussi nécessaire pour garder le rythme lent, propice au dessin et à la pratique de peinture sur place.

Mon roadbook synthétique me permet de noter les jours d’arrivée et de départ des différentes localités et des trajets qu’il faudra assurer sur place. Devant le guichet à la gare, pas de panique et pas de risque de se tromper sur les dates.
Je suis habituée à voyager.

C’est sans doute une chose dont je ne souhaiterai pas me priver pour rien au monde. J’imagine qu’il s’agisse aussi de la conséquence de la frustration de ma jeunesse. Lorsque j’ai été confinée derrière le rideau de fer à Prague, encore à l’époque communiste. Le passage d’une frontière est devenu pour moi un véritable moment de plaisir et d’attente de nouvelles émotions.

J’aime les aéroports et les gares. Malgré ce léger frémissement que je ressens devant un douanier ou un contrôle de police. Ce ressentiment ne m’abandonnera visiblement jamais.

Sensations du voyage, illusion d’intensité

J’apprécie de me perdre dans un environnement inconnu, puis trouver progressivement les repères. J’éprouve une sensation de flottement où ma vie quotidienne est comme suspendue. Comme sur un bateau, le temps s’écoule lentement en voyage. Puis, il s’accélère dès que nous retrouvons progressivement nos repères.

J’aime bien cette illusion qui nous fait croire qu’on vit, respire, perçoit plus intensément. Je parle bien d’une illusion, car en voyage, nous sommes simplement bien moins en mode automatique. Nos sens sont plus sollicités, la vue enregistre davantage, les odeurs surprennent, les oreilles découvrent de nouvelles sonorités.

Le voyage permet de sortir de la léthargie avec laquelle chacun parcourt le trajet au travail. Cette routine, mainte fois répétée, anesthésie nos sens.
Par le constat de petites différences, souvent insignifiantes, le changement apporte une dose d’émotions, parfois négatifs, parfois positifs. En voyage, j’ai donc l’impression de vivre souvent plus intensément.

La véritable raison est simple. Nous sommes obligés d’être plus attentifs à l’instant présent dans un bus en Asie, que dans le bus chez soi.

Voyageur ou touriste?

Il est hors de question pour moi de partir en voyage organisé et suivre comme un mouton un guide. Sans être un grand aventurier, je conçois la découverte d’un pays avec une forte dose d’imprévu et d’improvisation. La différence entre « voyageur » et « touriste » est difficile à saisir, mais il y en a à mon avis une. Elle est liée aux attentes. Je vais essayer d’expliquer cette notion par un exemple.

Au sol ou hors sol?

Les simples noms de villes ou de pays ont parfois cette capacité à vous faire rêver. Prononcer Zanzibar, Paris, New York, Prague, San Francisco, Hawaï, c’est imaginer des lieux irréels. Ce rêve mythique, en amont d’un voyage, est souvent désincarné. Il est constitué d’un patchwork d’images de cartes postales et de lectures romanesques. Sans oublier les émissions télévisuelles caricaturales qui cherchent à présenter surtout ce qui semble ‘l’exceptionnel’.

Ainsi la Corée du sud comme le Japon deviendront ‘les pays des extrêmes, entre la modernité et la tradition’. Réduits à des images d’une foule pressée et d’un métro bondé d’une part et d’un kimono devant un cerisier en fleur d’autre part. Pour la Corée du sud, il s’agira d’un chanteur k-pop avec son Samsung collé à l’oreille. Puis, d’une jeune fille en hanbok traditionnel devant un palais de la dynastie Jason.

Une fois sur place, on redescend au niveau du sol. Nous découvrons que ce monde imaginaire est en réalité bien réel. Il est peuplé par les humains qui courent au travail, se marient, font des enfants, se disputent, se réconcilient et meurent comme nous tous. Le voyage est une expérience qui nous rappelle notre insignifiance, une profonde égalité face à la finitude. C’est ce que nous pouvons évidemment aussi ressentir devant certains vestiges millénaires ou encore au bord d’un cratère de volcan. Notre petitesse plus que notre grandeur est mis à nu.

Le voyage devrait être ainsi un apprentissage de notre insignifiance temporelle et spatiale. L’acceptation de la finitude universelle et donc une formidable possibilité de prendre le recul.
C’est ce que je reproche le plus aux voyages touristiques prémâchées. Elles ignorent cette opportunité à nous faire redescendre sur terre.

En voyage, ce n’est pas la découverte de l’exceptionnel qui compte, mais la perception aiguë de la réalité

Les voyagistes s’efforcent au contraire à nous faire vivre que ‘des moments exceptionnels’. Ils insistent sur leur volonté à nous faire ‘oublier’ le quotidien qui représente pourtant la vraie vie humaine. Ils proposent de consommer dans une course effrénée et bien organisée « l’inoubliable ». Leur métier consiste à rassurer le client sur la parfaite maîtrise de chaque minute du séjour. Et assurer la magique suppression des ‘imprévus ».

Ils pour l’obligation de faire décoller le touriste de la terre, enlevant au passage toute contrainte du quotidien. Le touriste assisté comme en apesanteur, passe son voyage perché sur les hauteurs, le voile occultant jeté sur le réel. La ressenti au retour du voyage devient douloureux et au fond contre-productif. Le retour à la réalité est ensuite aussi le synonyme de cafard de fin de congé.

Voyager au sol

Nous n’apprenons rien en essayant de manière dérisoire d’échapper pendant 14 jours à la réalité qui nous rattrape en 12 heures.

Alors que le voyageur averti sait justement à chaque instant qu’il se trouve sur la terre. Un peu plus au sud ou au nord. Mais toujours au milieu des gens qui vivent leur vie et auront le même destin tragique final. Ce qui rapproche des autres ou inversement nous fait paradoxalement apprécier notre petite vie terrestre au retour à la maison.

Voyager « ailleurs », c’est prendre conscience de la similitude de nos destins par le plongeon dans le réel.

Le retour d’un tel voyage est au contraire très réconfortant.

Bien se préparer pour mieux comprendre

Il est de plus en plus facile de trouver des informations avant le départ.

Je m’investis dans la préparation de mes voyages en lisant avec frénésie des guides et de la littérature du pays. Je passe plusieurs semaines à lire et à accumuler les informations. Tout est bien plus facile et accessible avec les outils numériques. Désormais, je visionne aussi les blogs et vlogs des voyageurs. Ils ont souvent une quarantaine d’année de moins que moi. Je découvre dans leur vidéos très bien montées qu’ils ‘kiffent leur découvertes et trouvent tout stylé’ de manière désarmante. La visite de la Tour de Séoul sur le Namsan est une grande aventure. L’auteur enthousiaste y retourne d’ailleurs deux fois sur un séjour de 5 jours. On prend son temps quand on a toute la vie devant soi. Je trouve cet enthousiasme très rafraîchissant.

Il y a différente façon de voyager et de raconter son voyage. Je pars toujours avec la volonté de découvrir ce qui est commun et ce qui est différent. Mais, je désire également à obtenir les explications.
Il est facile de s’extasier naïvement, tout rejeter en bloc ou d’adopter le ton moquer du touriste blasé. Il est parfois difficile de comprendre comment fonctionne réellement la vie quotidienne dans un pays de culture lointaine. Cela est particulièrement le cas, lorsqu’on se confronte à une culture aussi différente avec une barrière de langue.

Se documenter

Avant mon départ en Corée du Sud, j’ai ainsi ressemblé une littérature écrite par des auteurs très différents. Je voulais comprendre les différentes visions de la Corée du Sud et aussi de la Corée du Nord. Selon les époques de la rédaction, ces livres sont plus ou moins « à jour ». Mais, j’y retrouve certaines descriptifs caractéristiques de la société coréenne en répétition. Il se dégage progressivement une sorte de ligne de force, une colonne vertébrale qui explique la situation du pays. Par ailleurs, elle permet de saisir certains comportements que j’observe ensuite sur place.

Je peux confirmer que ces lectures ont été très profitables. Elles m’ont permis de m’adapter vite et d’éviter des impairs désagréables.

En dehors des guides de voyage (volontairement j’ai donc lu des guides des deux Corées), je peux citer certains livres. Aussi les croquis de Corée de Elodie Dornand de Rouville et de Benjamin Joineau, les Pélégrinations coréennes d’Eric Bidet, le Dictionnaire insolite de la Corée du Sud m’ont inspiré dans mes observations écrites.

J’ai adopté l’idée de dictionnaire pour noter des termes les plus représentatifs à mes yeux de ce pays. J’ai écrit une série de notes thématiques en compilant les idées et les observations de nombreux auteurs. Les auteurs ont vécu, enseigné ou voyagé en Corée.

Dessiner, esquisser, quel matériel emporter

Lors de mes voyages, je note visuellement mes perceptions et je dessine sommairement. En début du voyage, je fais des dessins basiques pour capter les ‘formes’.

Je fonctionne par une prise de note visuelle, l’accumulation d’images par la photo. Je perçois la répétition de formes, de lignes graphiques, des caractéristiques visuelles des villes et paysages. Ensuite, je peux abandonner le dessin descriptif pour passer enfin à l’expression plus abstraite.

Les dessins sommaires au feutre permettent progressivement s’éloigner de l’illustration pure au fil du voyage.

A cause du poids du matériel de peinture, je me limite aux encres et aux feutres. La peinture, c’est souvent au retour, quand le sujet est plus mûr.

Mon problème fréquent est le poids des supports de papier. Je n’ai pas réussi à me limiter à un seul carnet de croquis. Il me faut différents grammages, tailles, formats, couleurs et grains de papier.

J’ai donc décidé de dépiauter mes carnets avant de partir. Je me constitue ainsi une pochette de papiers de matières variées. J’amène ensuite un seul carnet A4 à couverture extensible. J’y colle au fur et à mesure mes dessins et le matériel que je souhaite conserver. Une sorte de carnet fourre-tout ou presque un livre de scrapbook.

Matériel du sac à dos

Chaque matin, j’embarque dans un sachet plastique zippé , le plus léger possible, quelques feuilles de papier. Puis, selon l’envie du moment, mes crayons et feutres adaptés. J’ajoute parfois une petite boite d’aquarelle. Le soir, je colle le résultat dans mon cahier et j’écris les textes en accompagnement. Souvent, j’affine le dessin ou j’ajoute la mise en couleur.

Pochette version ‘lourde’ que je finis pas allégée au fur et à mesure des jours.
pochette zippée qui est non seulement plus légère mais permet de porter aussi les feuilles de papier pour la journée

Le souci est que je finis toujours par acheter du matériel local. Je ne peux pas passer à côté d’un fournisseur de matériel de beaux-arts sans regarder ce qui s’y trouve.

Ainsi en Corée du Sud, où on fabrique des papiers de calligraphie , je ne résiste pas. Je trouve aussi des feutres pinceaux japonais exceptionnels à prix raisonnable. Ma trousse de retour s’est étoffée sérieusement.

le retour, c’est tout autre chose…

Trier, sélectionner, communiquer

Mes petits textes écrits avant le voyage, sont progressivement transformés et personnalisés par mon expérience et parfois illustrés.
Le cahier A4 à ouverture à 180° (Artbook 180°) permet d’engranger les différents dessins ou découpages. Le papier est agréable pour écrire ou même dessiner. Mais, trop lourd pour le sac à dos quotidien. Il sert à stocker aussi les informations utiles que je souhaite conserver pour écrire, m’orienter ou dessiner plus tard.

Je m’oblige aussi à trier et à formater régulièrement mes photos .

Pour ne pas m’encombrer avec des tonnes de dépliants, je découpe juste que ce qui m’intéresse. Je colle en vrac dans mon cahier.

Ce grand cahier A4 me sert donc à écrire, à coller pour mémoire ou inspiration.

Partager avec son entourage

Je partage des textes et images régulièrement avec mes proches via un groupe fermé sur Whats Up. Une petite partie est parfois publiée sur ma page de Facebook en publique. https://www.facebook.com/hana.gauer

Ceci m’oblige aussi à trier au fur et à mesure et effacer les photos ratées.

Au retour, l’ensemble de ce matériel est ainsi en forme pour faire une publication plus fournie sur mon blog. Une fois les photos sélectionnés, les dessins finalisés, j’imprime aussi un livre de photos et de textes sur le voyage en auto-édition.

je finirais un jour comme cette cette vieille dame coréenne
Voyager seule, quelques précautions s’imposent

Je partage ma position sur Google maps avec mon mari. Il est ainsi plus rassuré de me voir progresser sur un sentier de montagne. Ou de ‘stationner’ dans un lieu, dont je lui ai parlé pour la nuit.

Le fait de voyager seul nécessite tout de même un minimum de précautions. Surtout lorsqu’on fait la randonnée en montagne .Une chute ou une glissade qui vous empêche de marcher vers les secours peut vite se muer en gros problème. A ce titre, on peut aussi se munir d’une balise GPS enregistrée.

Mais, en Corée du sud, le la couverture fonctionne absolument partout. Par conséquence, un simple mobile et une batterie de recharge suffisent.

Se constituer un patrimoine de souvenirs

Le voyage est ma manière de construire un « patrimoine personnel de souvenir ». Je parle du patrimoine, car le budget des voyages depuis 40 ans nous aurait permis de devenir propriétaire. Le budget pour ce rêve immobilier a été englouti chaque année par nos désirs d’aventures nomades.

Je ne regrette pourtant pas d’avoir fait un autre type d’investissement que l’immobilier. Le rendement me semble bien plus intéressant malgré son apparence toute éphémère. Mon patrimoine ne peut pas être exproprié par aucun pouvoir totalitaire, ni démoli par une catastrophe naturelle. Il est inaltérable, sauf à en perdre la mémoire. Ce dernier risque est ainsi garanti par mes éditions et ma documentation.

Les 20% qui ont le gène du nomadisme DRD4-7 comprendront, les autres moins. Il paraît que ce besoin de découvrir sans cesse de nouvelles choses et cette curiosité boulimique est lié à la sécrétion de la dopamine….Va savoir. Sans doute, encore une des théories fumeuses du web.

DMZ, la zone tampon à la frontière coréenne, la nature y reprend ses droits, pas les hommes. La dynastie des Kim Jong du Nord a érigée également une des nombreuses géantes statues à sa gloire sur une des collines. On peut la voir à la jumelle de la frontière au travers des collines vertes bourrées de matériel militaire enterré. Autour de la DMZ, la zone « dite démilitarisée » se trouve une zone des plus militarisée du monde.

Orientation sur place et les applications numériques utiles

La Corée du sud est une bonne porte d’entrée pour se familiariser avec l’Asie. C’est un pays assez sûr, propre et calme. La population est plus ‘accessible’ qu’au Japon. Il y a bien moins de problèmes de hygiène qu’en Chine ou en Inde pour les voyageurs sensibles. Et la richesse du pays réside aussi bien dans sa nature que dans ces villes.

Il est possible en sélectionnant sa priorité d’y passer une semaine ou un mois pour faire un séjour agréable.

Je peux noter deux freins pour se lancer à voyager seul en Corée
  1. L’écriture et le faible niveau de l’anglais.
  2. La nourriture archi pimentée.

Le numérique au secours du voyageur

Les coréens parlent mal ou pas du tout l’anglais. Ceci n’est pas vrai pour les jeunes générations et les classes éduquées urbaines. Mais, dans les petites villes et à la campagne, je trouve plus souvent des personnes d’un certain âge. Ils ne pratiquent pas l’Anglais. L’écriture coréenne à base de hangeul peut occasionner des soucis d’orientation.

Heureusement, les applications numériques sont là. Elles permettent grâce au GPS et la couverture absolue en Corée de se déplacer comme avec une boussole intelligente partout.

Google Maps et Naver.com

Ce sont des outils principaux pour trouver le moyen de transport et suivre le déroulement du déplacement. Par exemple, ils permettent de visualiser en temps réel votre déplacement pour savoir à quelle station de bus il faut sortir. A savoir, les bus ne marquent pas l’arrêt sans demande d’un voyageur (bouton à trouver selon le modèle du bus). Ainsi l’outil GPS est très utile pour reconnaître votre station cible. Car, même si la station est annoncée, les noms ne sont pas toujours facile à comprendre.

Il est difficile de s’orienter sur la base des plans dans les guides qui en réalité sont toujours à des échelles trop grandes. Ce qui semble ici un petit quartier s’avère d’une taille d’une mini ville. Parfois difficile à parcourir en une journée à pieds, surtout sous 30° à l’ombre.
Kakaometro

A Séoul, l’application Kakaometro est utile pour trouver son chemin dans la toile d’araignée des lignes du métro séoulite. L’application permet de préparer le trajet en relevant la dernière station de la ligne, la suivante et son numéro. Ensuite, il suffit de s’orienter dans les couloirs en suivant la dernière station de la ligne comme à Paris.

A savoir:

Il faut cependant s’orienter avec le nom de la station suivante sur les quais. C’est le moyen pour se positionner du bon côté. Faites aussi attention de ne pas sauter dans un train rapide. Il alterne avec le métro normal sur certaines lignes et évite certaines stations.

Astuce à l’ancienne:

Un petit bout de papier anti-sèche ou stylo bille sur ma main où je notais avant le départ les différents noms. Car, à force de passer d’un lieu à un autre, il est facile d’oublier les appellations et perdre son temps en permanence à vérifier chaque panneau. Ce qui signifie de solliciter aussi moins la batterie de votre mobile. En outre, cela évite de faire des arrêts au milieu des passagers qui vous bousculent parfois violemment, si vous freinez leur courses.

l’appli Kakaometro est très efficace et juste

Je trouvais moins utile l’application Kakaobus, car il faut connaître le numéro de bus pour la consulter. L’application permet de vérifier toutefois le parcours complet d’une ligne de bus et cela peut servir.


Une application spécifique est à télécharger pour le métro de Busan.

Se faire comprendre

L’application de traduction en coréen est selon mon expérience très mal comprise par les coréens. Au mieux, cela les faire rigoler.

J’ai essayé au guichet de la gare de bus, sans trop de succès. Il vaut mieux de montrer la date sur un calendrier papier (tous les guichets en avaient un) . Puis, montrer les heures de départ sur une montre. Pour le nom de la ville, relevez avant d’aller au guichet l’écriture coréenne pour ne pas vous tromper. Il y a des noms des villes où il suffit de prononcer légèrement différemment et vous voilà ailleurs.

Ne croyez pas de pouvoir différencier Gwangyang, Gwangju ou Jinju et Gyengju et Jeonju. Les deux derniers sont des villes touristiques, mais pas du tout au même endroit. Ou de vous faire comprendre pour trouver la route vers Jirisan à partir de Gyengju.

Tout ceci ne concerne pas les gares principales de Séoul et de Busan où le personnel se débrouille très bien en anglais. Evidemment, tout est différents aussi dans les conciergeries de grands hôtels. Le niveau d’anglais acceptable y est assuré au moins par une partie du personnel. Quoique…Même dans quelques hôtels de bon standing où j’ai dormi en dehors de Séoul, à part les questions liées au booking de la chambre, j’avais du mal à obtenir plus d’informations.

Sans mon téléphone et une batterie de secours, je ne trouve pas mon chemin de retour à l’hôtel. J’ai encore oublié de prendre la carte avec l’adresse et le nom de l’hôtel en coréen.


L’application mobile de Google traduction m’a servi pour déchiffrer les panneaux d’orientation en forêt. En visant le texte du panneau avec mon mobile, la traduction apparaît en surbrillance. Ce n’est pas toujours efficace pour des textes complexes, mais parfois cela peut vous sauver sur un croisement.

L’argent, votre won quotidien
utilisez la carte T-money partout pour payer vos trajets et parfois d’autres services.
Pour trouver facilement un ATM qui accepte vos cartes Visa ou Master Card pour trouver le cash, allez dans les appareils ATM de la banque KEB. Sinon, vos cartes seront refusées dans la grandes majorités des autres appareils ATM en dehors des locaux de la banque y compris à l’aéroport.

L’alimentation et problèmes de digestion des occidentaux

attention : piment inside

Dans une moindre mesure, le second frein pour apprécier la destination peut être l’alimentation. Je le dis avec circonspection, tant le peuple coréen est fier de sa cuisine.

La nourriture est omniprésente en abondance et d’une grande variété.

La nourriture locale nécessite simplement un estomac en bonne santé. Ou alors un budget conséquent pour se limiter à de grandes chaînes hôtelières ou restaurants qui servent la nourriture « internationale ». Ce sujet peut paraître curieux ou dérisoire. D’autant plus que ce pays tire en effet une grande fierté de sa culture culinaire très riche. Les ingrédients sont de qualité, les poissons, la viandes, les légumes ne manquent pas. Souvent le repas est délicieux.

Piment inside
Ah les beignets du marché, tout allait si bien, jusqu’à cette brochette de crevettes panées qui m’a terrassée.

La faute est au piment. Et à la manie de rendre chaque expérience gustative extrême en acidité, en piquant, en chaleur ou en froid.
C’est sans doute un des pays où j’ai le plus souffert d’indigestion!
J’ai réussi à tomber deux fois malade. Cela ne m’est jamais arrivé en Afrique ou dans d’autres pays où ceci est pourtant plus habituel.
En dehors du piment à haute dose, il y a probablement une autre raison. La grande tentation de goûter la nourriture locale dans la rue.

Le marché au poisson avec toute sortes de bestioles à griller. Mais lorsqu’on est seul, il est difficile de faire son panier d’achat et de le manger ensuite seul… Ce repas est fait pour être partagé. Un grand désavantage d’un voyage solitaire : faire des repas de barbecue coréen tout seul ne marche pas.
Tentations…

Le pays est occidentalisé, les grattes-ciels partout. Par conséquence, j’ai fini par ne pas prendre les précautions habituelles, lorsque j’anticipe des soucis d’hygiène.
En Corée, la nourriture est partout sur votre route, attirante et en abondance…On se laisse tenter et on apprécie souvent. Mais, il fait aussi 30 degrés à l’ombre toute la journée. La brochette de crevettes du marché ne sort pas du frigo…
En outre, notre système digestif a tout de même un peu de mal à s’habituer aussi vite au piment. En réalité, cela ne se passe pas décidément si bien dans votre estomac et vos intestins . A force d’ingurgiter du piment et du kimchi à haute dose, l’œsophage vous demandera du répit.

à mettre dans votre valise

Je déconseille donc d’avaler les brochettes aux crevettes panées dans les marchés et des raviolis avec une farce incertaine. Même si les locaux en mangent devant vous avec insouciance en les arrosant d’une sauce au piment. Cela peut mal se terminer à force de se prendre pour un natif coréen.

A la gare de Séoul, à la pharmacie, on parle l’anglais. La pharmacienne vous dépanne en médicament adapté, elle a l’habitude.

La pluie et la chaleur

Comme dans toute destination, il est utile de vérifier que votre période se prête au voyage.
Dans les pays d’Asie, certains mois sont réellement difficiles à vivre en voyage d’agrément. En Corée, la période de fin août et début septembre que j’ai choisi est la fin des grosses chaleurs et de grosses pluies. Mais le climat est encore chaud et humide assez fréquemment.

Il pleut de manière imprévisible. Mes applications météo ont été absolument inutiles.

Parapluie


De toute manière, un coréen ne se déplace jamais sans son parapluie. Il s’en sert contre le soleil et contre la pluie. Une grande majorité des personnes portent un couvre chef en plus. Un chapeau léger et un parapluie sont recommandés, de facto, à porter sur soi sans cesse. La chaleur ne donne pas envie de s’emballer dans une cape plastique…

La marche à pied dans ce climat est relativement fatigante et il faut s’habituer. Prendre dans votre sac quotidien des lingettes, un T-shirt de rechange ou une petite serviette n’est pas inutile. Mais il faut aussi accepter de passer sous climatisation très froide. Elle est à fond dans chaque bus, en métro et dans la majorités des magasins. Un moyen de souffler, de se rafraîchir, mais attention aux écarts de température.

N’oubliez pas aussi que nous, les Caucasiens ont besoin du déodorant. Pas les coréens, qui ont une sueur inodore (‘injustice mondiale du fameux gène ABCC11 et de nos aisselles’). Par conséquence, il est difficile de trouver un stick sur place…

Lingette ou petite serviette, parapluie et chapeau, le trio du Coréen, l’imperméable est peu utile, car il fait trop chaud (sauf en montagne)
Typhons

Septembre et octobre est aussi la période des typhon, avec fortes rafales et pluies qui nécessitent le confinement. J’ai téléchargé l’application d’alerte coréenne qui vous adresse des alertes SMS en coréens. Ensuite, sur l’application mobile, la version en anglais vous permet de les lire en traduction.

Il est important de suivre le passages de typhons.

D’abord pour se mettre à l’abri à l’heure utile. Ensuite, pour ne pas planifier vos voyages en train ou en avion ces jours -ci. Vous risquez de rester bloqué.

J’ai raccourci ainsi mon voyage à Busan. J’ai vu dans le port des préparatifs des pêchers et lus ensuite des alertes. Je suis parti le soir même avec le dernier train. En effet, le jour suivant les trains de TGV ont été annulés. J’ai pu regarder tranquillement de ma fenêtre à Séoul le passage de typhon. Les branches des arbres arrachées balayaient les trottoirs. Les papiers flottaient dans l’air au niveau du 26ème étage de ma tour. Le fait de connaître l’heure de passage m’a permis de passer encore la matinée à visiter la ville.

Mais ce n’est pas le moment de se balader en forêt ou en bord de mer.

inscrivez vous aussi sur France Diplomacie :
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/coree-du-sud/

météo coréenne :
http://www.kma.go.kr/eng/index.jsp

Emergencu ready app à télécharger:
https://play.google.com/store/apps/details?id=kr.go.nema.disasteralert_eng&hl=fr

Organiser ses trajets en Corée

J’ai parcouru la ville de Séoul, passé par les montagnes de Seoraksan, par Andong et l’indispensable village Hahoe. J’ai ensuite arpenté l’ancienne ville impériale de Gyuogu. Puis, le port de Busan avant de fuir le fameux typhon pour retourner à Séoul. C’est un parcours assez classique et minimal pour voir les richesses variées et essentielles du pays.

J’ai réservé les hôtels sur l’internet avant de partir et un peu sur place. J’ai acheté sur place tous mes billets de train et de bus Intercity. C’est facile en allant sur place à la gare et pas cher. Surtout en prenant les all-stop et pas systématiquement les trains et les bus express. Le départ de Séoul peut être réalisé de différents terminaux. Et parfois les terminaux Intercity sont plus pratiques que le grand Bus Express terminal.

Vérifier le terminal d’arrivée

Il est important de vérifier la gare d’arrivée (le terminal du train et du bus). Car les bus et trains rapides peuvent arriver dans un terminal éloigné du centre. Ainsi, tout le gain de la rapidité du voyage est perdue par 50 minutes de bus local pour regagner le centre de la ville.

J’ai ainsi pris un train ‘lent’ entre Gyuongu et Busan. La gare au départ était à 3 minutes de mon guesthouse. Alors que le terminal du bus Expres, plus rapide, était en revanche à 50 minutes en bus local à Gyuongu. De plus, il arrivait plus loin du centre à Busan.

Le Korail Pass peut être utile pour les trains Mais il est valable si vous envisagez plusieurs trajets rapprochés en KTX (équivalent TGV). Faites vos calculs. J’ai mixé beaucoup le bus et le train, selon les lieux où se trouvait le logement et les terminaux. Mais également selon les jours de départ!

Vérifier le trajet selon la date

Par exemple, le trajet courant recommandé entre Hahoe et Gyongu passe par le bus Hahoe-Andong, puis par l’Express Bus direct pour Busan.
Mais, n’ y a pas de l’Express bus direct rapide le samedi matin! En revanche, mon départ de Hahoe le samedi matin m’a permis de passer en bus de Hahoe directement à la gare d’Andong pour prendre un train direct qui arrive au centre de Busan sur la ligne 1 du métro. J’ai eu ainsi presque tout l’après-midi pour se balader.

Les taxis sont certes pas chers, mais incapables de comprendre votre destination . Ils l’annoncent une fois que vous avez traversé au moins deux blocs. Ainsi, le prix de la prise en charge est assuré. Il y a aussi des embouteillages.

Le métro et surtout les bus climatisés sont les moyens de transport les plus agréables. Facile avec les deux applis citées plus haut.

En dehors des grandes villes, quoi visiter?

Les villes Séoul et Busan qui ressemblent plus de la moitié de la population. Elles se composent des quartiers-villes très variés. Les deux offrent des environnements assez différents et nécessitent chacune plusieurs jours pour en saisir la beauté. Comptez que vous allez passer beaucoup de temps dans les transports pour se déplacer d’un quartier à un autre.

La Corée est aussi le pays de montagnes et de collines vertes remplis de monastères. Il est intéressant de prévoir au moins un parc naturel et y faire des randonnées. Les sentiers sont super bien aménagés et il est facile de s’orienter.

Il y reste aussi quelques hanoks, ces villages anciens, agréables à visiter. Et quelques ville historiques avec les vestiges , comme des palais des anciennes dynasties coréennes. Mais les villes ont été presque entièrement reconstruites dans les 50 dernières années. Il faut donc rechercher la beauté ailleurs que dans l’architecture quotidienne des apateux. Ce sont ces faux « HLM » omniprésents et hauts qui représentent 90% du bâti. On finit par les oublier, car les skylines de ces assemblages verticaux géants finissent pas vous paraître naturels. Mais ne cherchez pas des villages pittoresques en quantité.

J’ai consacré beaucoup de temps aux visites de musées. 

Les bâtiments sont récents et souvent assez luxueux. Toutefois, ils abritent les collections de qualité variable. Voir mon prochain post sur le sujet.

Et évidemment, j’ai arpenté une dizaine de marchés qui sont réellement fascinants. Je n’ai pas fait du shoppping. Mais, j’ai parcouru deux centres commerciaux géants. Un pour profiter de son food court de qualité et un autre pour y aller au jimjilbang (spa-bain publique).

Conclusion et suite

J’ai usé les semelles et quotidiennement, la pile de mobile et la pile de recharge pour m’orienter. Si on évite de passer que par les grandes avenues et lieux touristiques, il faut du temps.

J’ai regroupé mes impressions dans plusieurs thèmes qui me semblent utiles pour comprendre mieux le fonctionnement de la Corée. Ainsi, je prévois 4 autres posts sur le sujet.

  • les coréens, les écarts de styles de vie, le clan, la famille, les retraités et randonneurs et la condition des femmes en Corée et le voyage en solitaire au féminin en Corée du Sud : ici
  • les relations avec les autres pays à travers l’histoire récente et particulièrement avec la Corée du Nord et le Japon, la géopolitique hier et aujourd’hui (bientôt publié)
  • le jimjilbang, la religion, la nourriture, l’alcool, les études, les goûts extrêmes, le consumérisme et l’apparence
    (bientôt publié)
  • le patrimoine, les musées d’art ou historiques remarquables, l’architecture moderne et les paysages
    (bientôt publié)