Mai  2017
Quand la vengeance aveugle les hommes, le pire de l’humanité côtoie le meilleur de l’humanité.
A Bangassou les chrétiens tuent les musulmans et les musulmans tuent les chrétiens.

La ville a été prise désormais par les anti-balaka, donc chrétiens. Du coup, 2000 musulmans se sont retranchés dans le petit seminaire de l’évêché de Bangassou au sud’est du pays pour se protéger.

Ceux qui sont au milieu pour calmer, protéger et soigner  méritent notre grande admiration. Ceux qui provoquent ces conflits notre profond mépris.
Comme toujours, la population n’aime pas les hommes de l’Onu, de la Minusca,  qui tentent apaiser les esprit, mais sans prendre le parti.
On les accuse donc de l’incompétence et de connivence. Selon la croyance de celui qui s’exprime…
Mgr Aguirre, l’évêque de nationalité espagnole, du petit séminaire connaît la musique. Il est confronté sur la route à un excité armé de fusil d’assaut AK 47 sur le barrage improvisé. Ce jeune milicien anti-balaka (« chrétiens »)  et qui se dit ‘véritable chrétien’, hurle : « Il faut tous les tuer’. Moi, je suis catholique, un véritable catholique. »
Il accuse les Ong et l’église « d’être vendus aux musulmans. ».

Finalement, la phrase qui calme et le fait ranger son fusil :
« Le jour où tu seras blessé, où tu seras menacé, je viendrai aussi te chercher pour te mettre à l’abri ».
Mgr Aguirre ajoute un billet de 6 euros et il passe le barrage…
Il faut une dose de sang froid dans ces moments.
Centrafrique…le quotidien qu’on a la chance de ne pas vivre.
Il est révolu le temps o
ù chrétiens, musulmans et animistes vivaient en bonne intelligence à Bangassou. Les groupes de rebelles venus d’ailleurs en profitent pour piller et raquetter la population : des peulhs d’Ali Darras, les musulmans tchadiens du Front patriotique de la république centrafrique (FPRC) du tachado-centrafricain Noureddine Adam. Ces derniers ont non seulement pris pied dans la région riche en mines d’or et de diamants, mais 

 

ont aussi tué les gens, pillé les quartiers chrétiens et dévalisé l’Eglise et le bloc opératoire. Les anti-balaka ( dont le plus cruel se nomme Pino Pino!), ont donc tout logiquement en échange détruit la mosquée de Bangassou et envisagent de faire les représailles là où désormais sont réfugiées les familles musulmanes.
De médiation, en crise, la vie d’un pays ravagé. Des criminels et des ‘justes’.

Rappel du contexte : En mars 2013, la Centrafrique bascule dans la violence après le renversement du président Bozizé par la rébellion musulmane Séléka, entraînant des représailles de groupes anti-balaka, défenseurs des chrétiens.
En juin 2017, accord de paix à Rome par 13 groupes rebelles et milices, à noter la forte implication de l’église, pour éviter l’embrasement généralisé. A suivre.

Inscrivez-vous pour recevoir des informations dans votre boîte de réception.

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

="2"]