Lamarck, Darwin et les fixistes. Thèse et antithèse. Les scientifiques se partagent encore entre le néo-darwinisme et néo-lamarckisme sur les lois qui font évoluer notre monde organique. Partons du principe que les deux ont vu d’une certaine façon juste. Que la biologie actuelle et la génétique confirment en grande partie la vision de Lamarck sur le rôle d’adaptation et la transmission. Que Darwin tombe enfin de son piédestal intouchable, mais qu’il vu aussi juste sur une partie de ses théories. La polémique scientifique sophistiquée n’est finalement pas le sujet de mon post.
Le sujet, c’est que malgré les avancées de la recherche, il y a encore des fixistes, ceux qui ne croient pas à l’évolution. On les trouve par exemple dans la proximité de Trump.
Or la fin d’une civilisation, c’est quand les fixistes prennent le pouvoir. Un fixiste qui croit à la non évolution, déteste le changement et toute transformation qui nécessite un changement de paradigme.
Il gouverne en RE…du latin « encore » ou « retour ».
Un fixiste souhaite bloquer toute évolution et propose dans son programme : refaire, refermer, ré-industrialiser, ré-armer, se révolter, se rebiffer, refaire, régénérer, ré-écrire, ré-informer, révoquer, bref de nous REfourguer ses idées pour REtrouver le passé révolu.
La révolution numérique, la globalisation et l’ interconnexion du monde a apporté des changements positifs et aussi des dérives comme tout changement brutal. Il a laissé au au bord de la route 40 % des hommes en Occident, qui ne veulent pas ou le plus souvent ne peuvent pas et ne savent pas comment s’adapter. Ces 40% représentent un vote protestataire des deux extrêmes de gauche et de droite. C’est aussi les 40% qui ont en France l’indice de bonheur au plus bas. Soit par désespoir, soit par la colère. Tout est en place désormais pour pointer comme coupables les 60% qui sont déjà avec un ou deux pieds dans le nouveau monde. Chaque grand choc provoque un maelstrom dangereux qui met en scène des leaders politiques « fixistes », dont on s’en débarrasse parfois qu’après une guerre.
Alors comment agir.
Quand un homme se noie dans un maelstrom, il y 3 attitudes.
1. On se détourne, faisant semblant de ne pas voir. Je mets dans cette catégorie également les non -réactions classiques de sidération d’un lapin dans les phares. Ce sont les hommes politiques qui considèrent où se persuadent que ces 40% ‘largués’ ne sont qu’une infime exception et proposent comme solution une adaptation par la hache : on coupe, on fait du cost-killing. On se débarrasse vite de ceux qui ralentissent le processus de changement et nous coûtent cher …On supprime les coûts et les investissements qui sont nécessaires pour l’adaptation, car une partie du monde peut ainsi avancer plus vite. Les politiciens et d’autres cost-killers calculent à quel point ces ‘branches mortes’ empêchent d’avancer plus vite.
La solution pour eux serait donc de minimiser le problème, d’occulter les difficultés d’une partie importante de l’humanité. Ou alors rester bras ballants comme un lapin sidéré.
Ma génération l’a vécu pendant les 20 dernières années. C’est notre génération qui a subit et parfois organisait au travail le cost-killing permanent pour tenir la tête au-dessus de l’eau et maintenir la situation le plus possible comme avant…quitte à bidouiller les chiffres pour la bourse. On l’appellait l’innovation financière.. Et puis ça nous a explosé à la figure en 2008. Couper n’est pas repenser. Et il en a, qui n’en tirent toujours pas de bonnes conclusions…J’ai fait partie de ce monde et je ne peux plus cautionner ce programme périmé et inadapté à la maladie actuelle..
- La seconde solution consiste sous effet d’émotion et de compassion se jeter dans le maelsteam pour « faire bien », en se noyant également pensant sauver le noyé.
La solution qui sacrifie les « adaptés » en les prenant pour les coupables et en les poussant à l’eau également.
Ce sont ces politiques ‘hommes providentiels à tendance mégalomane’ qui pointe du doigt ceux qui s’en sorte comme évidemment coupables, la preuve ils vivent bien, eux !
Leur programme est une vaste ordalie généralisée nationale qui conduira à l’abattoir définitif de la nation. Une noyade collective qui ne s’expliquera pas par un X-ème complot, mais très bien par les travaux de Stanley Milgram. La tendance est à la transformation généralisée d’un homme ordinaire en tortionnaire et juge sévère, l’homme de la rue en colère qui punit le coupable. Et on sait bien que la banalité de notre propension au mal dépend que du contexte. Il faudrait qu’un peu plus de 50% résistent à ces sirènes, et c’est une révolution déstructrice ou un régime ultra- autoritaire. Je crois que même nous sommes bien partis pour avoir dans le monde et dans de nombreux pays le choix entre deux noyades aux méthodes très proches.
Ces partisants de la solution extrème sont attirants. On ne peut pas leur reprocher de ne pas voir ce qui se passe dans la vie des 40% perdus et perdants du changement. On ne peut pas leur reprocher d’en parler. Mais on peut leur reprocher de proposer les solutions de fixistes et de nous entraîner tous dans le maelstrom. De démolir l’énergie adaptative et de se priver des capacités des 60 % qui sont déjà capables de survivre dans le monde d’aujourd’hui? car ce sont eux qui peuvent tirer les autres de la mouise avec un peu d’encouragement. - La seule solution face à un noyé dans un maelstrom est de lui jeter une corde, une bouée. Ce qui veut dire de rester calme, de trouver l’outil adapté, parfois de demander l’aide pour avoir la force de tirer. Puis, il faut apporter les premiers soins. C’est la seule approche humaine et solidaire valable.
Elle nécessite que le fort ou appelons le ‘déjà adapté » reste debout et qu’il trouve une corde. Cela nécessite que le fort ne détourne pas les yeux. Mais, cela nécessite aussi qu’on ne l’a pas abattu, car il a refusé de sauter dans le tourbillon…
Cela veut dire que tout programme politique qui ne comporte pas une partie importante de formation pour aider à l’évolution des compétences, qui oublie qu’il faut un investissement solidaire et le soutient des énergies adaptatives… un tel programme n’est pas humainement acceptable.
Le gros problème actuel est qu’on le confond avec l’invitation à la noyade générale sous couvert de paroles généreuses de sirènes égalitaires.